Les travaux du dialogue facilité par la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENCO) reprendront dans moins de 24 heures, après trois jours de suspension. Les évêques de la CENCO ont tiré leur épingle du jeu, en obtenant des 30 participants après rudes débat la suspension des travaux deux jours seulement après l’ouverture.
Les facilitateurs des assises du centre interdiocésain ont suspendu les travaux pour assister à l’installation dimanche 11 décembre de leur pair, vice-président de la CENCO, Monseigneur Fridolin Ambongo élevé par le pape en novembre dernier au rang d’archevêque de Mbandaka-Bikoro.
Les deux premiers jours de ce dialogue (bis) ont été caractérisés par un simulacre d’ambiance bon enfant. Les délégués ont adopté le code de bonne conduite pendant la période des négociations, ils se sont comporté en conséquence… jusque là. Pas (ou presque pas) de déclaration ou réaction compromettante pour la poursuite des travaux. Une situation qui laisse bonne impression et augure une issue heureuse. Il est prématuré de parler de l’issue de ces discussions, mais la tentative n’est du moins pas interdite.
Les vraies questions n’ont pas été abordées par les participants. Les divergences sur les questions sensibles apparaitront au fur et à mesure que les 15 signataires et 15 non signataires de l’accord du 18 octobre avanceront dans le débat. Lorsqu’il s’agira des questions de fond sur les six points de divergences. Mais les trente n’ont pas tout le temps pour se quereller. Ils ont trois jours pour arriver à un consensus, trois jours selon la prévision des prélats catholiques. Ces derniers ont la lourde tâche de concilier les vues des différentes parties. Des humeurs imprévisibles, des lubies à gérer avec tact pour y arriver. Habitués à arbitrer des algarades des politiques congolais, ils savent mieux que quiconque à quoi s’attendre.
Au nom du peuple
Mais la négociation a ses raisons que le peuple ignore. Le peuple, celui au nom de qui les politiques parlent actuellement a soit le cœur qui bat comme un funambule sur une corde raide, craignant le pire à l’approche du 19 décembre, soit le cœur chaud prêt à se défendre selon son appartenance politique. D’une manière ou d’une autre, le comportement des trente en déterminera l’issue. Les politiques congolais en discussion doivent donc écrire leurs propres livres et théories de négociations pour aboutir à quelque chose en très peu de temps, avant le 19 décembre.
Pressions de l’opposition non-signataire de l’accord du 18 octobre?
Le Mouvement de libération du Congo (MLC) a brillé par son absence pendant les travaux du jour d’après l’ouverture des pourparlers. Pour cause, les délégués du MLC souhaitaient une révision à la hausse de leur quota de participation (de 2 à 5 délégués). Ils n’ont pas obtenu gain de cause, ils ont claqué la porte. Interrogé sur ce départ du MLC, Gilbert Kiakwama président de la Convention des démocrates chrétiens (CDC) parti membre de la Dynamique de l’opposition a déclaré dans une interview accordé à Kinshasa Times le vendredi dernier, qu’il regrettait ce départ étant donné que la recherche d’une cohésion au sein de l’opposition est importante. «Nous sommes convaincu que nos amis vont nous rejoindre, et nous avons mis nos plus grands limiers pour pouvoir prendre langue avec eux pour qu’ils reviennent à des bons sentiments», a précisé le député national élu de Mbanza-Ngungu.
Olivier Kamitatu président de l’Alliance pour le renouveau du Congo (ARC) a laissé entendre que le G7 allait se retirer des discussions si l’un de ses membres faisant objet d’une procédure de levée d’immunité parlementaire se faisait arrêter. «Qu’il soit entendu qu’une arrestation du Président Kyungu remettra fondamentalement en cause la participation du @G7_RDC à toute négociation», a-t-il écrit sur son compte Twitter ce lundi.
Pour sa part le président du conseil des sages du Rassemblement des forces acquises au changement, plate-forme réunissant les groupements des partis de l’opposition dont le G7, la Dynamique de l’opposition… a réuni le conseil des sages le dimanche 11 décembre 2016 et il a promis de s’adresser à la nation avant le 19 décembre. Le 19 décembre éloigné il y a peu, s’approche, c’est aujourd’hui dans moins d’une semaine. L’histoire tient son stylo et observe avant de s’écrire.
Kinshasa Times