Les congolais ne manquent pas de s’inspirer des événements pour les interpréter à leur manière. Ils savent donner des connotations particulières aux événements. Cela va de la politique, à la musique en passsant par le sport. Faire le lien entre plusieurs faits pour augmenter la grinta populaire, c’est l’une des spécialités made in RDC. La CAN 2017 est une occasion qu’ils ne laissent échapper. Pour cause, les trois pays avec qui léopards partagent le Groupe C ont un lien avec la RDC. Un lien avec son histoire récente, et même très récente.
«Le Maroc, la côte d’ivoire et le Togo doivent payer leurs dettes pendant cette CAN. On va en finir avec eux», disait un animateur de l’équipe nationale congolaise à Oyem. «Nous serons peut-être indulgents avec les marocains parce qu’ils gardent bien la dépouille de notre ancien président. Mais les ivoiriens eux ne seront pas pardonnés», ajoutait-il.
Pour rappel la méga star congolaise Papa Wemba est décédé à Abidjan le 24 avril dernier en plein concert, lors d’un festival de musique. Et le deuxième président de la RDC, Mobutu a été entérré au cimétière chrétien de Rabbat en 197. Sa dépouille s’y trouve jusqu’à ce jour.
En marge de l’ultime rencontre de la troisième journée du groupe C entre Togo et la République démocratique du Congo, quelques congolais inspirés n’ont pas manqué d’amuser la toile avec des dessins et photomontages. Hormis les raisons sportives, à l’origine de cette grinta il y a la médiation raillée (par une frange de la classe politique congolaise) de l’ancien premier ministre togolais, Edem Kodjo lors des négociations entre pouvoir et opposition politique en RDC, fin 2016. «Kodjo a bouffé notre argent, ils vont payé pour ça», disait le célèbre animateur albinos de l’équipe nationale congolaise précité.
Ce dessin signé Papy Aganze montre le selectionneur congolais, prêt à fouetter l’actuel entraineur du Togo (référence faite au mantra actuel des léopards « Fimbu » en lingala qui veut dire « Chicotte »).
Florent Ibenge recroise sur son chemin le sorcier blanc, Claude Le Roy, selectionneur des diables rouges du Congo-Brazza en 2015, qu’il a éliminé en quart de final de la can il y a deux ans. La rencontre de ce soir est un match retour entre deux coachs à la tête de deux selections, deux nations qui ne s’affronteront pas que sportivement.
Cette image truquée à partir des celle des lutteurs américains présage la peine que fera subir
Sur ce dessin on peut voir un léopard de la RDC chicotter avec un épervier à l’aide d’un batôn (tant que ça peut faire mal c’est une chicotte). C’est signé Gloria Muluku.
Le togolais E. Adebayor et le congolais DM Mbokani pour qui cette CAN est peut être la dernière ont déclaré par medias interposés que la rencontre de ce soir était la plus «importante» de leur carrière. La rencontre Togo-République démocratique du Congo est un rendez vous qui sort de l’ordinaire. Un match nul suffira aux léopards pour se qualifier pour le prochain tour alors que les éperviers sont obligés de gagner pour espérer une place au quart de final. Durant 90 minutes à Lomé tout comme à Kinshasa, des cœurs se lacéreront avant d’exploser de joie d’une part et se déchirer de l’autre.
Mbala