Le président du conseil des sages du Rassemblement a pris son vol aux petites heures du matin ce mardi 24 janvier, direction la capital belge, pour un contrôle et suivi médical. Un avion privé a été affrété la veille pour acheminer le vieil opposant congolais qui s’est fait accompagné par son épouse, l’un de ses fils et son chargé de protocole.
Étienne Tshisekedi, 84 ans, restera éloigné de la République démocratique du Congo pendant plus de vingt jours pour un séjour de suivi médical au royaume de Belgique. Son entourage rassure que le lider maximo n’est pas affecté physiquement. « C’est pour un check-up médical qu’il effectue ce déplacement, une simple consultation de routine », a affirmé son fils Félix Tshilombo.
Cet éloignement de l’opposant historique laisse quelques interrogations quant aux rôles lui confiés d’après l’accord signé le 31 décembre pour une transition négociée entre signataires et non signataires de l’accord du 18 octobre, mais aussi la grande famille de l’opposition à la tête de laquelle il se trouve.
Le Président de l’Union pour la démocratie et le progrès social quitte Kinshasa au moment où le consensus semble se dégager entre délégués en discussions sur l’arrangement particulier au centre interdiocésain. La nouvelle de son déplacement pour Bruxelles est tombée au moment où les parties prenantes se réunissaient autour des prélats de la Conférence épiscopale nationale du Congo, question de progresser sur la question du partage des responsabilités dans la future équipe gouvernementale et au Conseil national de suivi de l’accord, organe qui aura pour charge le contrôle de l’application effective des résolutions issues du compromis politique de la Saint sylvestre.
Président du conseil national de suivi de l’accord designé sans conteste au cours des pourparlers menés par la Cenco, Étienne Tshisekedi sera remplacé pendant son absence par ses trois adjoints, de manière rotative.
Le premier ministre du futur gouvernement d’union nationale issu du compromis politique signé sous les auspices des évêques catholiques sera designé par le Rassemblement. Les différentes composantes membres de cette plate-forme de l’opposition née à Genval en juin 2016, s’en sont remis au pouvoir discrétionnaire du Sphinx de Limete pour choisir le prochain chef de l’exécutif national.
Un délégué du Rassemblement aux négociations sur l’arrangement particulier a laissé entendre que la formation du nouveau gouvernement interviendra au plus tard début février. La formation du gouvernement passant par la nomination du premier ministre, plus d’un congolais s’interroge alors si le fait qu’E. Tshisekedi soit absent du pays ne retardera pas le processus de mise en œuvre de l’accord. Certains dans le sillage du vieil parti de l’opposition par contre affirment que le Sphinx aurait déjà son candidat à la primature.
Étienne Tshisekedi aurait-il fait le choix du successeur de Samy Badibanga? Chuchotera-t-il ce nom à partir de Bruxelles? Ou faudra-t-il attendre son retour qui ne tardera selon ses proches. Rien n’est moins sûr pour l’instant, reste à savoir si son absence ne suscitera pas de nouveau la guéguerre entre primaturables.
Patrick Nsimba