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Ce que voulait dire Pierre Kangudia…

Vingt-quatre heures après sa déclaration choc, le ministre de budget Pierre Kangudia est revenu sur ce qu’il a voulu dire exactement dans son intervention. La version des faits que rapporte cette fois le ministre d’Etat explique un peu mieux ses dires de la veille. Mais à l’entendre bien, le ministre a manqué de tact pour […]

Vingt-quatre heures après sa déclaration choc, le ministre de budget Pierre Kangudia est revenu sur ce qu’il a voulu dire exactement dans son intervention. La version des faits que rapporte cette fois le ministre d’Etat explique un peu mieux ses dires de la veille. Mais à l’entendre bien, le ministre a manqué de tact pour répondre à la question piège lui posé par le journaliste lors du face-à-face avec la presse qui s’est tenu le mercredi 15 février. Jouer au ping-pong avec la presse, pas facile.

«Je parlais de la situation financière de l’Etat au moment où nous sommes entrés en fonction. Il n’a jamais été question dans mes propos de parler des élections ou de financement des élections. Je parlais du budget de l’Etat pour 2017 et la situation financière en général», s’explique le ministre du budget lors d’une interview accordée à Top Congo. «Je n’ai JAMAIS alors JAMAIS parlé de la tenue des élections cette année ou pas», insiste t-il.

Pierre Kangudia a précisé que la question qui lui a été posée était celle de savoir si au regard de la «modicité» des recettes de l’Etat, le gouvernement pourrait décaisser 1.8 milliard de dollars cette année. En réponse, le ministre a assuré qu’avec les prévisions budgétaires de cette année il n’était pas possible de débloquer toute cette somme en une seule année, surtout pas celle en cours.

Réfléchissons

Si nous regardons de prêt le ministre a pendant un moment oublié que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) était déjà en train de refaire les listes électorales, or pour commencer ces opérations l’Etat a débloqué des fonds. Le membre du gouvernement qui devait en principe éclairer son interlocuteur, a abondé dans son sens, comme si la Ceni n’avait rien fait jusqu’à présent, ni rien reçu du gouvernement pour commencer le processus électoral. Ce qui lui a valu le courroux de plusieurs acteurs politiques.

Parmi les réactions, le rapporteur de la Ceni est lui aussi revenu ce matin sur la controverse enclenchée par le ministre d’Etat, Pierre Kangudia. «Que le gouvernement aie l’argent ou pas, actuellement la Ceni s’occupe à constituer un élément important pour toute élection, le fichier électoral, avec les fonds que le gouvernement nous a doté», a dit le rapporteur de la commission électorale Jean-Pierre Kalamba et de poursuivre, «Je ne sais pas aux termes de quoi le ministre vient nous déclarer qu’ils ne sont pas en mesure de mobiliser 1.8 milliards de dollars. A ma connaissance, la Ceni n’a jamais réclamé cette somme pour un exercice budgétaire, elle finalise son budget qui est triennal».

Le basket fund

En organisant les élections, la République démocratique du Congo fait intervenir ses partenaires, ou ces derniers viennent en appui pour alléger le poids du coût du processus. C’est ce qu’on appelle le « Basket fund » ou Fonds commun destiné à financer l’appui aux élections. Cette aide chiffrée en argent, se donne en matériel, équipements, moyens logistique, de transport… En 2011 par exemple l’Afrique du Sud a pris en charge une bonne partie (si pas toute) des imprimés tels que les bulletins de vote, voire des urnes.

Pour ce qui est du processus électoral en cours, la Monusco a entre autres déjà aidé la Ceni à transporter des équipements dans des contrées difficiles d’accès. Des navettes aériennes et d’autres services connexes qui auraient coûté aux nations unies et ses bailleurs de fonds plus de 70 millions de dollars américains à ce stade. La Grande Bretagne comme d’autres partenaires de la RDC dans l’Union européenne ont émis récemment leur volonté de l’appuyer pour les élections prévues fin 2017. Ce qui implique que le gouvernement de la RDC ne débloquera pas seul l’ensemble de l’enveloppe demandée par la commission électorale pour tenir les élections.

De toutes les façons ce gouvernement, le gouvernement Badibanga qui vit sous perfusion grâce au crédit provisoire lui pompé, n’aura peut-être pas le temps de faire voter une loi budgétaire pour l’année 2017. Le gouvernement de large union nationale est attendu dans les prochains jours avec la signature de l’arrangement particulier du côté de la Cenco.

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