L’Unité de conduite et discipline de la Mission des Nations unies pour la stabilité de la Rdc (Monusco) a fait savoir que quinze cas d’abus sexuels ont été attribués au personnel de cette mission onusienne en 2016.
D’après la coordonnatrice de cette structure, Adama Ndao, qui a livré cette information à l’occasion d’un séminaire sur l’exploitation sexuelle organisé à Kinshasa ; « Ce n’est pas normal que des personnels de l’ONU qui viennent ici puissent se retrouver dans des situations pareilles. Il est temps de dire stop», avant d’inviter tout le monde à dénoncer les cas d’abus sexuel et à ne pas attendre que le mal arrive.
«Le mal arrive très souvent lorsqu’il y a une grossesse, ou bien lorsqu’il y a des maladies, ou bien lorsqu’il y a un enfant qui naît. Et cet enfant, très souvent malheureusement, ne connaîtra jamais son père», a-t-elle poursuivi.A l’en croire, la République démocratique du Congo compte des dizaines d’enfants nés à la suite d’abus sexuels qui ne connaissent pas leurs pères biologiques. «J’appelle l’engagement de tout le monde. Que ce soit le gouvernement, nos responsables, mes collègues, de faire attention et d’ouvrir les yeux pour dire : non, il faut que cela cesse», a conclu Adama Ndao.
En mars 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution, renforçant les mesures contre les abus sexuels commis par les casques bleus, pendant leurs missions dans le monde.Cette année, la Mission des Nations unies en sol congolais totalise 15 ans.Un bilan mitigé se dégage pour ceux qui sont censés apporter la paix, la tranquilité dans un pays déchiré par des conflits armés, dont la plupart sont causés par des inciviques nationaux, mais également étrangers.
Cependant, dans ces conflits, l’Onu n’a pas seulement apporté la solution. Bien au contraire, elle a été à l’origine de plusieurs maux, dont déplorent aujourd’hui les Congolais, qui ne savent toujours pas se tirer de cet épingle onusien au regard de la situation politique encore fragile. D’où, difficile d’évoquer le départ de cette force.
Et parmi ces maux, causés par l’Onu, on n’hésite pas de citer cette autre forme de guerre, violences sexuelles, perpétrées par le personnel de l’Onu, elle qui combat par plusieurs de ses agences ce fléau de honte, d’humiliation…
Aujourd’hui, puisque tout s’est arrêté dans des discours et que la Monusco garde encore ses deux pieds sur le sol congolais, la Congolaise, victime hier, souffrira sans doute demain des mêmes maux, alors que sous d’autres cieux, l’Onu aurait fait déjà ses valises.