Dans un communiqué publié ce 24 février, l’Ong de défense des droits de l’homme, Human Right Watch appelle les autorités de la République démocratique du Congo à enquêter de manière complète et impartiale sur le meutre commis au Kasaï Central, par des présumés éléments des Forces armées congolaises. Ce communiqué de HRW intervient suite aux vidéos des massacres diffusées sur les réseaux sociaux, qui se seraient produites sur la route menant à Ntenda, dans la zone frontalière entre les provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï-Central.
Dans son communiqué, Human Right Watch indique que les fusillades que l’on voit sur les vidéos tournées à Tshimbulu, dans le Kasaï Central pourraient rélever d’un usage abusif de la force létale dans une situation d’application des lois. La directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch Ida Sawyer en appelle à la mobilisation internationale aux plus hauts niveaux pour aider à protéger les civils contre de nouvelles violences de ce type dans l’ensemble du territoire de la RDC.
«Ces dernières années, cette région centrale de la RD Congo était largement pacifique. C’est la région d’origine et le principal bastion du parti d’opposition Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). La violence serait liée au contrôle coutumier sur les chefferies locales, mais il existe également des liens clairs avec la dynamique politique nationale, l’armée congolaise soutenant le leadership d’individus considérés comme loyaux envers le président Joseph Kabila et sa coalition politique, tandis que les milices soutiennent des individus considérés comme plus proches de l’opposition», lit-on dans ce communiqué.
Human Right Watch fait également savoir que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU discutera de la situation des droits de l’homme en RD Congo lors de sa prochaine session (fin février).
«Au vu de l’ampleur des violences dans les Kasaïs et d’autres régions de la RDC, et de la possibilité d’une nouvelle détérioration de la situation des droits humains, le Conseil des droits humains devrait désigner un expert indépendant (ou équipe) capable de se déployer rapidement pour surveiller et faire rapport sur la situation en RD Congo».