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Journée mondiale de la santé – 7 avril 2017 : Que fait l’Union européenne pour la santé des Congolais?

Mwambuyi Ndaya, âgée de 64 ans, ménagère sans revenus, habitant le village Bena Kalubi dans la zone de santé de Tshilenge (Kasai Oriental) a bénéficié d’un mécanisme de solidarité pour les indigents, et témoigne: « Avant, j’avais des sérieuses difficultés pour me faire soigner, chaque fois que j’avais des soucis de santé, je recourais aux plantes […]

Mwambuyi Ndaya, âgée de 64 ans, ménagère sans revenus, habitant le village Bena Kalubi dans la zone de santé de Tshilenge (Kasai Oriental) a bénéficié d’un mécanisme de solidarité pour les indigents, et témoigne: « Avant, j’avais des sérieuses difficultés pour me faire soigner, chaque fois que j’avais des soucis de santé, je recourais aux plantes ou aux pratiques traditionnelles, mais cela n’apportait pas des solutions efficaces.

J’ai été très heureuse de voir un jour une équipe de personnes venues me visiter chez moi à la maison, elles m’ont posé plusieurs questions puis m’ont remis un jeton rouge me demandant de me présenter avec ça à l’hôpital chaque fois que je me sentais malade. Elles m’ont rassurée qu’avec ce jeton, je devrais être soignée gratuitement vu que je n’avais pas de moyens.

Au début, je n’y croyais pas trop, car pour moi, l’hôpital est fréquenté par des gens ayant des possibilités… Un jour, j’ai eu des malaises et j’ai décidé d’aller à l’hôpital; arrivée là-bas, j’ai montré mon jeton, et j’ai été bien reçue et prise en charge gratuitement.

Je n’ai rien payé ! Cela m’a fort impressionnée… Depuis lors, chaque fois que je suis malade, je me rends à l’hôpital et je suis prise en charge par le médecin. Ces soins ont permis de stabiliser mon état de santé ». Un petit pas vers la Couverture Sanitaire Universelle mais qui vaut la peine !

L’appui de l’Union européenne est dirigé vers environ 4,5 millions de personnes dans 6 provinces: l’Ituri, le Kasai Oriental, le Kongo central, la Lomami, le Nord Kivu et le Haut Uélé. Dans ces provinces, l’Union européenne vient en appui aux autorités sanitaires pour réaliser le Plan national de développement sanitaire (PNDS), par le renforcement du système de santé afin de répondre aux besoins de la population, et de lui offrir des soins de santé suffisants, de qualité, et à un prix abordable.

L’important est que les populations bénéficiaires puissent réaliser qu’elles peuvent exercer leur droit à la santé, quels que soient leur statut social et leur capacité financière, et que les services qui leur sont proposés sont de qualité.

Concrètement, le partenariat RDC-UE fournit, en fonction des besoins, les intrants nécessaires à la fourniture des services de santé (personnel formé et payé, médicaments, équipements médicaux et mobiliers, véhicules, etc. et dans certains cas la réhabilitation ou construction de formations sanitaires y inclus certains hôpitaux) d’abord dans les zones de santé (centres de santé et hôpitaux généraux de référence), et dans certains cas au niveau provincial (hôpitaux provinciaux); ces apports permettent d’offrir les services nécessaires à un prix réduit pour les patients qui paient un montant forfaitaire (toujours le même montant, tout inclus) quels que soient leurs maux.

L’appui concerne aussi un renforcement des institutions (bureaux de zone de santé, Divisions Provinciales de la Santé, certaines directions centrales du MSP), et de leurs capacités à planifier, gérer et produire les services de santé de qualité. De plus, l’Union européenne permet l’accès aux soins de santé aux indigents par le biais de subsides additionnels.

L’Union européenne apporte ainsi un appui financier principal de 145 millions d’euros (pour une durée de 6 ans) au gouvernement de la RDC pour réaliser son Plan national de développement sanitaire (PNDS 2016-2020) et améliorer la santé des congolais, en particulier les populations les plus vulnérables, comme les femmes et les enfants, les indigents. Cet apport de l’UE passe par le « Programme de renforcement de l’offre et développement de l’accès aux soins de santé en RDC » (PRO DS).

Pourquoi investir dans la santé?

Il y a de nombreuses raisons pour investir dans la santé, en voici quelques-unes. La santé est reconnue comme un droit humain, et devrait donc être accessible à tous; le droit à la santé est consacré dans la Constitution de la RDC à l’article 47. Elle permet l’épanouissement des personnes, et les rend capables de remplir leurs tâches et fonctions, que ce soit l’écolier, la maman, le travailleur, le retraité, … En d’autres termes être en bonne santé (et vivre plus longtemps) est un énorme atout pour pouvoir être épanoui et productif, pour contribuer au « capital humain[1] » et à la richesse de son pays, car la santé a un rôle démontré dans la croissance économique. Dans le cadre de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) par toutes les nations d’ici 2030, la Couverture sanitaire universelle est une cible majeure à atteindre pour « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge » (objectif 3 des ODD) par toutes les nations, y compris la RDC.

Comment obtenir « la santé »?

De nombreux autres éléments comme l’hygiène, l’eau saine, l’alimentation, l’éducation, l’habitat etc., mais aussi les prédispositions génétiques (qu’on ne choisit pas et qu’on ne peut pas acheter!) sont des éléments déterminants de la santé. Les services de santé répondent aux aspects plus « techniques » qui permettent de prévenir ou soigner la maladie. Ils sont essentiels à maintenir la population en bonne santé, en leur prodiguant un ensemble de soins définis par le Ministère de la Santé publique, l’autorité sanitaire du pays: des soins de prévention (comme la vaccination, les consultations pré- et post-natales, la santé reproductive, etc.), des soins curatifs (de la maladie la plus banale au centre de santé jusqu’à des cas plus complexes à l’hôpital) sont définis et organisés par niveau de soins.

 

Les services de santé contribuent eux aussi par maints aspects à la croissance économique; par exemple en agissant sur la fertilité et en limitant la croissance démographique, en agissant sur la transmission des maladies –vacciner, détecter et signaler les risques épidémiques-, etc. ; ou encore parce que le secteur de la santé représente une part non-négligeable de l’économie par l’ampleur de ses infrastructures et de tous les intrants (personnel, médicaments, équipements, etc.) nécessaires à la production de ses services.

 

Voilà autant de raisons pour lesquelles l’Union européenne est attachée depuis de nombreuses années (en continuité depuis les années 1990) à apporter son appui au gouvernement de la RDC et au peuple congolais pour fournir des services de santé de qualité dans certaines provinces du pays.

 

Chaque année, la journée mondiale de la santé célèbre l’anniversaire de la création de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) le 7 avril autour d’un thème de santé publique important pour tous: le thème choisi pour 2017 est la dépression. C’est une occasion pour revenir sur l’importance de la santé, qui est définie par l’OMS comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

KINSHASATIMES.CD

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