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La « touche » de Leila Zerrougui pour la sortie de crise en RDC

Une application de l’accord de la Saint-Sylvestre en panne ; des poches de conflit par-ci par-là ; le processus électoral à la fois incertain d’aboutir dans le délai du calendrier de la CENI soupçonné de favoritisme avec la machine à voter ; un bilan mitigé de son prédécesseur Maman Sidikou… c’est  dans ce contexte que la nouvelle Représentante […]

Une application de l’accord de la Saint-Sylvestre en panne ; des poches de conflit par-ci par-là ; le processus électoral à la fois incertain d’aboutir dans le délai du calendrier de la CENI soupçonné de favoritisme avec la machine à voter ; un bilan mitigé de son prédécesseur Maman Sidikou… c’est  dans ce contexte que la nouvelle Représentante du secrétaire général des Nations-Unies  Leila Zerrouigui débute son mandat en RDC. En un mot, un contexte de « défi ».

Jusqu’ici, sa politique pour aborder le contexte congolais hérité de la crise politique et en partie de « l’inefficacité » de la MONUSCO à influencer le respect de l’accord de la Saint-Sylvestre par les parties signataires  sous Maman Sidikou était attendue. A ce jour, l’on en sait un peu plus après sa première interview exclusive accordée à la Radio onusienne en RDC.

Positionnement

En présence de l’opposition hors institutions qui veut obtenir le départ de Joseph Kabila et conquérir le pouvoir, la Majorité présidentielle qui sans dire si Joseph Kabila ne sera pas son candidat aux prochaines élections entend quand-même conserver le pouvoir par les urnes, la société civile alignée derrière l’un ou l’autre de ses deux camps, l’Eglise catholique qui entretien des relations agonistiques avec le pouvoir en soutenant les marches du Comité Laïc de Coordination (CLC), Leila Zerrouigui se place au milieu avec une ambition de mener les choses dans le bon sens.

« La priorité c’est d’être un trait d’union positif. C’est d’être un facilitateur entre les parties qui pour moi j’aimerai dire se battent  mais dans l’arène politique pas dans un champ de bataille », a-t-elle déclaré. « Trait d’union positif ».

l’expression  de Zerrougui « trait d’union positif », marque la rupture avec la politique de son prédécesseur Maman Sidiku, sous entendu comme un « trait d’union négatif » par entre autre les mouvements citoyens qui ont exigé en mai 2017 son départ de la RDC à cause de la « légèreté avec laquelle il a traité le conflit Kamwina Nsapu » et ceux de l’Est, ou encore le Rassemblement Limete qui l’a critiqué pour son penchant positif à la « violation de l’accord » avec la nomination de Bruno Tshibala au poste de premier au nom du Rassemblement que ce dernier ne représentait pas.

Méthode                               

La nouvelle cheffe de la Monusco s’inscrit dans la logique des matériaux juridiques qui définissent l’architecture politique congolaise, notamment la constitution congolaise, l’accord de la Saint-Sylvestre, le calendrier électoral et la Résolution 2348 de l’ONU. Mais Leila Zerrougui veut bien y apporter la touche personnelle. Elle a préféré analyser l’état des lieux de ces instruments juridiques avant de s’en approprier.

« C’est pour ça que je suis venue d’abord avant et puis je vais passer à New-York parce que je voulais d’abord m’imprégner de la situation. Je voulais m’assurer quelles sont les tendances, je n’en ai malheureusement pas, parce que je ne suis pas arrivée à tout avoir. Je ne maitrise pas encore les données », a-t-elle déclaré au cours de l’interview de ce 22 février.

Si sa méthode n’a rien donné de consistant jusqu’ici, Leila dispose d’un avantage, celui d’avoir vécu en RDC de 2008 à 2012, en tant que  Représentante spéciale adjointe du SG de l’ONU sous la gouvernance de Roger Meece. Donc elle ne va tout découvrir du Congo qu’au cours de son mandat actuel. Zerrougui entend par contre tout mettre en œuvre pour relever le plus grand défi de sa mission en RDC, celui de la tenue des élections qu’elle considère comme  une partie importante du mandat de la MONUSCO « parce qu’elles conditionnent la stabilité et la facilitation du travail après ».

« J’ai dit à tout le monde que j’ai rencontré que nous devons faire ce qu’on peut pour que, quand on se regarde dans la glace dans trois ou quatre ans, qu’on ne dise pas, j’aurais dû faire ça mais je ne l’ai pas fait », a-t-elle affiché sa détermination.

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