C’est une des rares attaques d’un gouvernement d’un Etat africain contre un autre. Le Botswana fustige le report continuel des élections en RDC, « un cas d’école » des dirigeants qui « recourent au report des élections afin de prolonger effectivement le règne (au pouvoir) « et exige à la « communauté internationale d’exercer davantage de pression sur le pouvoir en RDC pour l’alternance et de préparer la voie à l’émergence d’une nouvelle configuration politique ».
« En effet, nous sommes continuellement témoins de la détérioration de la situation humanitaire dans ce pays essentiellement parce que le président congolais a reporté de manière persistante la tenue des élections et a perdu le contrôle sur la sécurité de son pays », écrit le ministre botswanais des affaires internationales et de la coopération, un jour après la marche du CLC réprimée par-ci par-là en RDC.
Cette prise de position du Botswana, un État économiquement et politiquement influent au sein de la SADC qui abrite le siège même de l’organisation sous régionale, traduit un gain diplomatique en faveur de la lutte portée par le CLC.
Par ailleurs, le départ volontaire d’Eduardo dos Santos et son remplacement par Joao Lourenço en Angola; la destitution de Robert Mugabe par son propre parti, le ZANU-PF au Zimbabwe ; et la sortie par la petite porte de Jacob Zuma, allié fidèle de Kinshasa remplacé par Cyrl Ramaphosa en Afrique du Sud, constituent des mutations profondes au sein de la SADC qui tendent à mettre en mal les calculs du régime de Joseph Kabila.