L’adresse du Chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi, vendredi 23 octobre continue à faire réagir leaders et opérateurs politiques congolais. La dernière en date est celle de Serge Welo.
Approché par votre journal, le secrétaire national en charge de la jeunesse de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), parti cher à Martin Fayulu, voit dans cette adresse, un piège de Tshisekedi et conseille aux opposants de ne pas y aller. « Il parle des consultations et non du dialogue. C’est différent.
Il consulte et va décider seul. Le dialogue met les parties prenantes sur un même pied d’égalité mais les consultations permettent au chef de décider seul. Il y a un piège. Je n’encouragerai pas les opposants à y aller », alerte-t-il.
Comme dans une lancée pédagogique, ce cadre de l’Ecide s’affiche en maître d’école pour établir la différence entre consultations et dialogue. Il explique : « Dialogue : le plus souvent dans le vocabulaire syndical ou politique, c’est une conversation, une discussion et/ou négociation menée avec la volonté commune d’aboutir à une solution acceptable par les parties en présence. Il s’agit d’établir, nouer, refuser ou encore rompre le dialogue. Il est aussi compris comme étant un entretien, dès pourparlers ou table ronde », fait-il entendre.
Ce soldat de Martin Fayulu ne s’arrête en chemin. Il renchérit : « dans les consultations, on essaie d’écouter les gens mais on décidera seul sans nécessairement prendre en compte les avis de tous les autres mais bien ceux qui lui seront confortables politiquement, là où dans un dialogue, on est tenu de respecter les accords conclus », a-t-il appris.
Cependant, Serge Welo précise qu’à la suite de ces consultations, Tshisekedi ne peut dissoudre le parlement. C’est qui est anticonstitutionnel. Pourtant, si c’était un dialogue il serait obligé de reconnaître la forfaiture électorale. Ce qui risque de faire revenir à la surface la vérité des urnes pour une bonne réconciliation.
Tshisekedi veut juste rester au-dessus de la mêlée comme Mobutu après ses consultations de 1990. Dans le même ordre, le patron de la jeunesse de l’Ecide souligne que le résultat d’une consultation est un avis de la personne consultée qui ne lie pas l’autorité consultante. Ce qui est contraire au résultat d’un dialogue, qui est un accord opposable à toutes les parties autour de la table, y compris l’initiateur du dialogue.
Dans sa lecture, Serge Welo fait rappeler que : « la même union sacrée recherchée en vain par Kabila en 2013 (concertations), 2015 (dialogue OUA), 2016 (Accord CENCO), 2018 (braquage électoral avec CACH). Dans une déclaration tranchée, Il affirme : « se sentant toujours minoritaires et impopulaires, ils veulent les consultations pour appâter le peuple qui les a rejetés aux urnes ».
Il sied de rappeler que dans sa dernière adresse à la nation, vendredi dernier, le Chef de l’Etat congolais a déclaré entamer dès la semaine prochaine, des consultations, ce en vue de créer l’union sacrée de la nation. La déclaration du président congolais intervient quelques jours après la prestation de serment des juges constitutionnels, contestés par le Front commun pour le Congo (FCC), camp politique de son partenaire Joseph Kabila.
Giscard Havril