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RDC : le Professeur Kodjo Ndukuma fustige la présidentialisation du régime

La crise entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH) atteint son paroxysme. Conscients du danger en vue, les cadres de l’Action Alternative pour le Bien-être et changement (AAB), une de plateformes du FCC, lèvent la voix pour fustiger ce qu’ils considèrent comme des stratégies concoctées pour asphyxier […]

La crise entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH) atteint son paroxysme. Conscients du danger en vue, les cadres de l’Action Alternative pour le Bien-être et changement (AAB), une de plateformes du FCC, lèvent la voix pour fustiger ce qu’ils considèrent comme des stratégies concoctées pour asphyxier la coalition au pouvoir. Cadre du PPRD, le Professeur Kodjo Ndukuma se joint aux leaders de ce regroupement pour décrier ce qu’il appelle ‘‘la présidentialisation  du régime’’. Un refrain qu’il a fredonné le 12  novembre dernier, lors d’une matinée politique organisée par la plateforme d’Elysée Munembwe Tamukumwe, Vice-Premier ministre en charge du Plan.

Plateforme regroupant 16 partis politiques disséminés à travers le pays, l’AAB a mobilisé des centaines de militants et sympathisants à Show Buzz, au centre-ville de Kinshasa, pour les éclairer sur les  enjeux de la crise actuelle entre le FCC et le CACH. Aux lendemains des consultations présidentielles, ce regroupement politique tâche ainsi de consolider ses rangs qui regorgent 27 députés, 8 sénateurs et 48 élus provinciaux.

Face à un parterre des députés, sénateurs et membres du Gouvernement issus de la plateforme AAB, le Professeur  Kodjo Ndukuma a expliqué la genèse et l’évolution de la crise qui empoisonne à ce jour les relations entre le FCC et  le CACH. S’inspirant des réflexions de Saint-Augustin, ce  cadre du PPRD a formulé son intervention sur trois principales questions : ‘‘D’où venons-nous ? Ou sommes-nous ? Où allons-nous ?’’

 Genèse de la coalition FCC-CACH

Aux dires de Kodjo Ndukuma, la coalition au pouvoir en RDC tire sa genèse des résultats du scrutin de 2018 qui ont consacré le triomphe, à la présidentielle, d’un acteur politique de l’opposition, issu de la plateforme électorale CACH. La coalition ainsi constituée a accordé la majorité parlementaire de près de 88 % au FCC, méga-plateforme pilotée par Joseph Kabila, le chef de l’Etat sortant, a rappelé le conférencier.

«Dès lors, une cohabitation gouvernementale FCC-CACH s’imposait, au regard des résultats du scrutin. Mais, cette cohabitation a été contournée par la signature d’un accord politique entre le président de la République sortant et le chef de l’Etat entrant. Les autorités morales des deux plateformes politiques ayant convenu d’une coalition gouvernementale, mieux adaptée à la situation politique particulière du pays», a assuré le Professeur Kodjo, relayé par une source proche du ministère du Plan.

 Les couacs qui minent la coalition

A la lumière des explications de l’invité de la plateforme AAB, la crise FCC-CACH remonte aux tentatives de retardement de l’installation du bureau du Sénat, « sous prétexte qu’un parti membre du CACH se retrouverait sans sénateur élu, malgré la présence des députés provinciaux issus de ses rangs parmi les électeurs ».

«La crise s’est poursuivie avec la gestion des affaires courantes par l’administration de la de la République, en lieu et place du Premier ministre et du Gouvernement sortants, en attendant  la remise et reprise avec la nouvelle équipe gouvernementale. La tension s’est envenimée avec la nomination, par le chef de l’Etat, des animateurs d’entreprises minières, sans en discuter au préalable avec le partenaire de la coalition», a argumenté le Professeur Kodjo.

D’après l’orateur, les ordonnances nommant les trois nouveaux juges à la Cour Constitutionnelle ont pratiquement été la goutte qui a fait déborder le vase. D’après ce proche de Joseph Kabila, toutes les manœuvres décriées par le FCC démontrent comment les ténors du CACH tiennent à concrétiser ‘‘leurs stratégies  visant le retrait de la coalition’’. D’où, fustige-t-il, «cette tentative de présidentialisation du régime politique de la RDC».    

«Où allons-nous alors ?», s’interroge ce cadre du PPRD. «Des contre-stratégies sont présentement mises  en  œuvre. On ne peut donc pas en parler présentement», lâche le Professeur Kodjo Ndukuma.    

 

 

 

 

 

               

 

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