La dernière descente spectaculaire du vice-premier ministre en charge de l’intérieur, Gilbert Kankonde Malamba à la Direction générale des migrations (DGM) continue à faire réagir bon nombre de personnes et organisations en République démocratique du Congo. La dernière en date, c’est bien le communiqué de presse de la Ligue Congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO).
Dans son document de mercredi 25 novembre, cette Ong de droit congolais est indignée non seulement de la supercherie de Gilbert Kankonde dans l’affaire cachot clandestin DGM mais aussi sur la vitesse par laquelle, il a traité ce dossier, allant jusqu’à suspendre illégalement et de manière précipitée le Directeur général de la DGM.
« La LICOCO s’est indignée par la descente spectaculaire de Son Excellence Monsieur le Vice Premier et ministre de l’Intérieur dans les installations de centre de détention de transit de la DGM, situé dans la ville de Kinshasa exigeant la libération sans condition des sujets indiens détenus dans ses locaux afin de les couvrir et les protéger alors qu’ils sont accusé d’avoir payer des pots de vins pour utiliser abusivement et illégalement des services publics pour faire arrêter un autre sujet Indien basé à Goma », écrit-elle.
Et de poursuivre: « pour couvrir ses amis Indiens qui violent les lois de la République, Son Excellence Monsieur le Vice premier ministre et ministre de l’intérieur s’est permis de jeter un discrédit au service de l’Etat en considérant ces centres comme des cachots clandestins, et pourtant en tant que service d’immigration , la DGM dispose des centres de détention administrative et de transit des étrangers en situation d’irrégularité de séjour ».
Des révélations fracassantes
Dans son recoupement des faits, LICOCO fait des révélations accablantes et fracassantes sur les vraies raisons de la suspension du Dg de la DGM. « La DGM ayant expulsé les amis Indiens du Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur qui violent les lois de la République, ce dernier a pris la décision unilatérale et illégale pour suspendre le Directeur Général de la DGM de ses fonctions, alors que ce dernier n’a fait qu’appliquer la loi de la République », note-t-elle. Saisie de cette affaire à travers ses bureaux CAJAC de Kinshasa, Centre d’Assistance Juridique et d’Action Citoyenne, et après le recoupement d’information, la LICOCO fait constater ce qui suit :
- L’affaire a commencé par l’arrestation arbitraire à Goma, le 20 Octobre 2020, d’un sujet indien en la personne de Monsieur RAIRELA JIGNESH par les services de l’ANR et l’auditorat Supérieur du Nord Kivu, orchestré par ses compatriotes, dont Monsieur TCHETAN DATANI de la société DATCO, MOSHIN BARDAI et MIRAT VITRANI basé tous à Lubumbashi.
La victime passera 1 jour au cachot de l’ANR Goma avant d’être transféré illégalement à Lubumbashi le 21 Octobre et enfermé dans les locaux de l’Auditorat Supérieur de Lubumbashi puis transféré dans les locaux de l’ANR Lubumbashi, où il sera contraint de signé sous torture et menace une reconnaissance d’une dette de 250000$ qu’il doit à Monsieur TCHETAN DATANI, propriétaire de la Société DATCO, alors que l’objet initial de son arrestation à Goma était que Mr RAIRELA JIGNESH financerait les milices de Gedeon Kyungu au Katanga. - Après sa relaxation sous caution au Haut- Katanga, Mr RAIRELA JIGNESH est allé porter plainte à la DGM Kinshasa sur les comportements criminels des Mr MOSHIN BARDAI et MIRAT VITRANI, ce qui a conduit la DGM à ouvrir une enquête sur ce réseau maffieux, qui use de son influence pour pousser les services publics de l’Etat à commettre des actes contraires à la loi. Certains sont détenteurs des visas d’établissement permanent, obtenus sans avoir rempli les conditions légales y afférentes.
- Ayant été entendu par la DGM Kinshasa, Mr Moshin Bardai et Mirat Vitrani reconnaitront leurs forfaits sur Procès-verbal (PV) auquel LICOCO a eu accès, et seront immédiatement expulsés de la RDC par la DGM.
C’est par cette décision de la DGM d’expulser les indiens ci-haut cités que Son Excellence Monsieur le Vice Ministre et Ministre de l’Intérieur sera en colère et enverra une mission fictive à la DGM pour contrôler les lieux des détentions administratives des étrangers en séjour irrégulier afin de chercher à libérer ses amis criminels, fait savoir l’Ong.
Cependant, ne les ayant pas trouvé dans les centres de détention de la DGM, car ils avaient déjà été expulsés, le Vice-premier ministre et Ministre de l’Intérieur prendra la mesure de suspendre le DG de la DGM pour insubordination alors que, la réalité du dossier était de chercher à couvrir des Indiens qui violent les lois, en instrumentalisant les services publics de l’Etat moyennant le paiement des pots de vin.
La LICOCO estime que le Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur ne peut plus prétendre sécuriser les Congolais tout en protégeant les criminels de toute sorte.
De ces faits, et vu l’Urgence, la LICOCO demande :
- Au Président de la République de demander la démission du VPM de l’Intérieur pour avoir voulu protéger les criminels, moyennant le paiement des pots de vin
- Au procureur général près la Cour de cassation d’ouvrir une action judiciaire contre Gilbert Kankonde pour avoir protégé les criminels.
- À la Président de l’Assemblée nationale, d’initier une interpellation à l’encontre du Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur pour avoir protégé des criminels et avoir pris une décision illégale ayant terni l’Image de la DGM et de son Directeur Général
- À l’Administrateur Général de l’ANR de suspendre le responsable de l’ANR Haut Katanga et les agents qui sont allés à Goma pour faire arrêter Mr RAIRELA JIGNESH en violation de la loi.
- A l’Auditeur Général des FARDC
de suspendre urgemment l’Auditeur supérieur de la province du Haut Katanga pour avoir signé en violation de la procédure la commission rogatoire ayant permis le transfert illégal de Mr Rairela Jignesh de Goma jusqu’à Lubumbashi et de s’être impliqué dans une affaire privée en n’ayant aucune relation avec les militaires.
Enfin, la LICOCO pense que ces pratiques malsaines ne favorisent un bon climat d’affaire, elles n’attirent non plus les investisseurs.
Giscard Havril