Kinshasa vient de s’enrichir de 300 bus Volvo de la société de transport urbain de la capitale connue sous le nom de TRANSCO. L’occasion pour le président Félix Antoine Tshisekedi d’engranger un bénéfice politique indéniable de cette action sociale.
Mais la question que d’aucuns se posent est celle de savoir si pour la capitale congolaise les bus urbains constituent la solution adéquate à l’équation de la mobilité collective dans une ville qui va bientôt franchir la barre de 15 millions d’habitants.
La capitale congolaise, à l’instar d’autres mégapoles coloniales africaines, fut bâtie sur un modèle unipolaire : un centre vers lequel convergent les habitants chaque matin et qu’ils quittent chaque soir. Ce pôle s’appelle Gombe à Kinshasa. Ce yo-yo quotidien de la marée humaine kinoise est à la base des embouteillages le matin, de la périphérie vers Gombe, et le soir, de la Gombe vers la périphérie.
Or Kinshasa est traversé d’un bout à l’autre par un bief navigable du Fleuve Congo, d’une part, et par un chemin de fer allant de la périphérie la plus peuplée de la ville vers son centre. Contrairement au transport par route, le chemin de fer à l’avantage de transporter une plus grande masse humaine, coûte moins cher en entretien et offre une meilleure sécurité. Par ailleurs, l’état du réseau routier dans la capitale est de plus faible qualité que celui du chemin de fer. Quant au Fleuve, il constitue une voie naturelle de transport urbain à Kinshasa qui ne demande que la viabilisation de la rive en la longeant des quais d’embarcation-débarquement.
Ne fallait-il pas alors miser en priorité sur l’acquisition des locomotives électriques, l’électrification complète du chemin de fer urbain existant et son élargissement comme première solution à la mobilité de masse à Kinshasa ? Ne fallait-il pas ensuite envisager la construction des quais sur toute la rive du Fleuve et l’acquisition des vedettes/ferries qui transporteraient plus de passagers que les bus ?
Une solution axée sur le chemin de fer et le fluvial rendrait multimodale la mobilité dans la capitale congolaise, avec un nombre réduit des bus qui serviraient essentiellement de passerelle de transport avec le train et les ferries urbains.