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Kinshasa: Automédication, une pratique abusive toujours d’actualité chez les Kinois

Prendre un médicament sans avis du médecin, est aujourd’hui une pratique ancrée dans les habitudes de la population congolaise en général, celle de Kinshasa en particulier. À en croire des témoignages recueillis sur terrain, plusieurs raisons sont à la base du recours à cette pratique, qui pourrait avoir des lourdes conséquences. Pour justifier cette pratique, […]

Prendre un médicament sans avis du médecin, est aujourd’hui une pratique ancrée dans les habitudes de la population congolaise en général, celle de Kinshasa en particulier.

À en croire des témoignages recueillis sur terrain, plusieurs raisons sont à la base du recours à cette pratique, qui pourrait avoir des lourdes conséquences.

Pour justifier cette pratique, Rachel, 29 ans, affirme recourir à l’automédication par manque de moyens de se faire consulter par un médecin dans un hôpital. « Au lieu de continuer à souffrir, je préfère acheter les médicaments pour atténuer la souffrance, en attendant de trouver l’argent pour consulter un médecin ».

Abondant dans le même sens, une étudiante en droit, à l’Université de Kinshasa, qui a requis l’anonymat, soutient que l’automédication est un moyen de se faire soigner sans perdre beaucoup de temps dans les hôpitaux qui, parfois drainent beaucoup des patients.

« Je fais recours à cette pratique lorsque le temps ne me permet de me rendre à l’hôpital », s’est-elle exprimée.

La pratique a de plus en plus pris de l’ampleur, par la vente des produits pharmaceutiques à ciel ouvert et sans ordonnance.

Interrogé, un pharmacien, la quarantaine, de l’officine Metanoia affirme de son côté que
« la loi interdit la vente des médicaments sans ordonnance, mais il y a les catégories des produits que nous sommes permis de vendre sans prescription médicale ».

Et de poursuivre : que seuls les produits de la liste 1 c’est-à -dire: les anti-inflammatoires, sont passibles à une vente sans prescrire médicale. Mais pour les produits dits curatifs ou de la liste 2, « obligent d’exiger une prescription médicale avant leur éventuelle vente » a-t-il explicité.

Cependant, le recours à l’automédication n’est pas sans conséquences. C’est ce qu’a indiqué M. Armand Masiala, médecin directeur de la clinique Lemba, dans la commune de Ngaliema.

 » La pratique de l’automédication détruit l’organisme, notamment le cœur, les reins, les foies, ça touche même le cerveau. Les parents viennent toujours à l’hôpital dans la phase des complications, au lieu de combattre la cause, ils s’agrippent aux symptômes. Un simple diclofénac peut conduire à une insuffisance rénale aiguë et irréversible », a-t-il révélé.

Pour ne pas s’exposer aux répercussions, le Dr Armand Masiala a recommandé aux Kinois de se faire consulter, chaque fois que l’on présente des symptômes d’une maladie, pour avoir accès à une prise en charge correcte.

Vanessa Mafuku

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