Le débat sur la perception de la taxe RAM en République Démocratique du Congo continue à défrayer la chronique. Au sud-Kivu, le mouvement citoyen Lutte pour le Change (Luhca) est descendu dans la rue pour exiger la suppression « pure et simple de cette taxe que d’aucun ne cesse de qualifier d’une escroquerie »
Pour ce mouvement citoyen ça fait plus d’une année depuis que le peuple congolais est victime « d’un vol systématique » mis en place par les autorités étatiques en charge des postes, Télécommunication et Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication.
Dans son mémo remis au bureau de l’Assemblée provinciale, la Lucha note que la taxe RAM est une opération qui consiste à soutirer « sans consentement » des unités téléphoniques des utilisateurs faite par les autorités congolaises en complicité avec les maisons de téléphonie mobile, sans aucun soubassement ni base légale encore moins une quelconque contrepartie.
« Avec toutes les conséquences que cela a sur la vie de la pauvre population dont le niveau de vie reste bien en dessous de la moyenne, l’Etat congolais s’est révélé de plus en plus prédateur de sa propre population. Pour preuve, le ministre Kibasa Maliba n’a lui-même pas été capable d’expliquer aux représentants du peuple le pourquoi de cette perception illégale » fait observer la Lucha.
Au ministre de PNTIC, la LUCHA indique que, cette taxe ne figure « nulle part dans la nomenclature des droits taxes et redevances de notre pays ni même dans la récente proposition du budget déposée à l’Assemblée Nationale »
« Comment veux-tu faire payer une pauvre femme de Kabikokole, de Bijombo, de Katasomwa ou encore celle de Nindja et d’ailleurs, ses unités trouvées dans la plus grande souffrance pour le WIFI de ceux qui ont la possibilité de s’en procurer ? Ces universités ne peuvent-elles pas être capables de s’organiser pour avoir du Wifi ? », s’interroge la Lucha, ce, avant de dire « Non, c’est du vol et rien que du vol. Ça doit cesser ».
Outre la suppression de cette taxe, la Lucha exige également la démission du ministre Kibassa Maliba et son déferrement devant les instances judiciaires pour détournement.
Le mouvement exige aussi la mise en place d’une Commission de Contrôle devant enquêter sur la gestion des fonds déjà perçus dans le cadre du RAM et leur destination et la restitution de tous les crédits « volés, extorqués » par des maisons de téléphonie sur ordre du ministre PTNTIC.
Elle en a profité pour appeler la population à la résistance pour dire non à cette nouvelle « arnaque »
Au nom de l’assemblée provinciale, le député Amani Kamanda, son rapporteur, qui a réceptionné le mémorandum a salué cette initiative et le caractère pacifique de leur manifestation. Il a promis de transmettre ce mémorandum au caucus des députés nationaux du Sud-Kivu à Kinshasa, qui ont le rôle de contrôler le gouvernement central pour que des démarches soient menées pour la suppression de cette taxe.