Des journalistes et plusieurs défenseurs des droits humains de Bukavu au Sud-Kivu sont descendus dans la rue ce mercredi 26 janvier pour exiger la justice pour une journaliste décédée à Kamituga suite aux coups lui administrés par son mari.
A travers cette action, les journalistes de la ville de Bukavu et les défenseurs des droits humains voulaient ainsi hausser le ton pour que l’auteur de ce meurtre soit jugé et que réparation soit opérée en faveur de sa famille et ses dépendants.
Calicots et banderoles en mains, ces manifestants, hommes et femmes ont exprimé leur mécontentement de voir une femme mourir dans des conditions pareilles à cause de la barbarie de son mari.
Dans leur mémorandum remis au Gouverneur ad intérim du Sud-Kivu, ils ont montré leur souci de voir cette violence conjugale dont a été victime Charline Kitoko ne plus se reproduire.
Justin Kyanga, directeur gérant de la chaine Vision Shala, la chaîne qui employait Charline a réaffirmé le souci de sa chaine et de toute la corporation des journalistes du Sud-Kivu de voir le boureau de la journaliste Charline Kitoko jugé et que l’enfant restée orpheline soit pris en charge.
« Nous avons marché pour honorer la mémoire de notre consœur en réclamant notamment une justice équitable, une justice de qualité et que les préjudices puissent être réparés. C’est vrai que notre consœur n’est plus de ce monde mais elle a quand même laissé une orpheline de deux ans. Nous pensons que cet engouement d’aujourd’hui va devoir bénéficier dans l’avenir à cette orpheline qui n’a que deux ans et qui vient de voir sa mère disparaitre comme ça », a soutenu le directeur gérant de Vision Shala.
Il a également remercié tous les journalistes et les organisations qui se sont mobilisés pour la cause, ce, avant d’inviter les autres structures de Kamituga à emboiter les pas pour que justice soit rendue à Charline Kitoko.
« Nous disons merci à toutes ces organisations qui promouvent les droits de la femme et qui ont accepté d’abandonner toutes leurs occupations aujourd’hui pour manifester devant le pouvoir public et pousser de plus en plus haut la voix de la réclamation contre un traitement inhumain que la consœur a eu à subir. C’est un message que nous lançons à l’endroit des défenseurs des droits humains du côté de Kamituga de pouvoir imiter ce qui vient d’être fait ici de sorte que la mémoire de notre consœur puisse se reposer en paix et que réparation des préjudices soit opérée », a-t-il insisté.
Cette marche des journalistes de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) a connu la participation du bureau de coordination de la Société Civile du Sud-Kivu à travers son président Adrien Zawadi, plusieurs organisations de défense des droits humains et de la femme comme l’Association des Femmes des Médias (AFEM), Vision Sociale, Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) ; et plusieurs autres acteurs de la Société Civile.
Pour rappel, Charline Kitoko, âgée de 21 ans est décédée le 9 janvier 2022 après avoir été torturée par son mari. Selon les membres de la famille, la victime a été violemment battue par son conjoint au retour d’une fête organisée par sa radio.
Selon toujours la même source, les rapports de l’autopsie ont attesté que la jeune journaliste est bel et bien morte des coups et blessures lui infligés par son bourreau.