Le député national Tembos Yotama continue à fournir des efforts pour voir la région de Beni retrouver sa paix intégrale. Après le rapport produit il y a quelques mois sur les massacres dans cette région, ce parlementaire vient de saisir de nouveau le président de la République, le premier ministre, les deux chambres du parlement, les ministres de l’intérieur et celui de la justice sur les paradoxes de l’état de siège proclamé au Nord-Kivu et en Ituri par le chef de l’État depuis 11 mois.
Cet élu de Butembo en province du Nord-Kivu a à travers ce document de plusieurs pages demande à ses collègues députés nationaux de ne plus voter pour la prorogation de l’état de siège.
Pour lui, 11 mois après la proclamation de cette mesure spéciale par le président de la République, les limites ne sont plus à démontrer et est toujours à la base du malheur que traverse la population de Beni au Nord-Kivu et de l’Ituri sous état de siège.
Par ailleurs, il encourage ses paires des provinces concernées à tenir mordicus à leur décision de boycotter les plénières jusqu’à ce que l’état de siège sera définitivement levé.
Dans une interview accordée au sortir de la cité de l’Union Africaine où il est allé déposé le document «’Etat de siège et ses paradoxes au Nord-Kivu et en Ituri », ce parlementaire a dévoilé que la situation s’est empiré d’avantage durant l’état de siège qu’avant l’état de siège.
« Concrètement pour les 11 mois avant l’état de siège, nous avions recensé plus de 2500 victimes alors pendant les 11 mois de l’état de siège, nous sommes arrivé dans environs 5000 personnes égorgées (4519 liste non exhaustive), conduisant à une moyenne mensuelle de 411 victimes pendant ce régime spécial de l’état de siège. Nous avons par ailleurs constaté, hormis ces dégâts humains, que plusieurs biens des victimes ont été également incendiés volés pendant l’état de siège. C’est notamment les maisons dont les taux de destructions comparativement à la période d’avant a atteint plus de 48,7%. En termes réels, 11 mois avant, 369 maisons ont été mises en feu contrairement aux 549 maisons incendiées pendant cette période d’état de siège» a-t-il fait savoir.
A ceci s’ajoute plusieurs engins et habitations incendiés par les rebelles du M23 qui continuent à faire la loi dans cette partie du pays.
« C’est très étonnant de voir que dans 11 mois le volant des engins incendiés a atteint 222, donc une croissance de 40% par rapport à avant l’état de siège», a-t-il décrié.