La matinée de ce mercredi 04 mai 2022 a été un peu tendue dans les quartiers Ndosho à l’ouest de la ville de Goma et Mabanga Sud. Plusieurs jeunes et femmes sont descendus dans la rue pour dire non à l’adoption par l’Assemblée nationale de la loi Tshiani sur la congolité.
C’est après une folle rumeur qui a fait la une dans la ville de Goma faisant état du retour en examen de cette loi par le Parlement durant cette nouvelle session, pourtant jugée sélective et discriminatoire par ces jeunes qu’ils ont décidé de barricader la route au niveau de la Paroisse Notre dame d’Afrique à Katoyi et la route Goma-Sake au niveau de la maison orange.
Pour ces manifestants, voter la loi Tshiani c’est violer intentionnellement la constitution congolaise en ses articles 10 et 72 qui définit les critères pour se porter candidat président de la République.
« Nous sommes ici c’est par l’amour de notre nation. Nous venons pour exprimer notre indignation par rapport à tout ce qui est entrain de se passer dans notre pays. Nous voulons alerter l’opinion tant nationale qu’internationale et toutes les institutions de la République que la fameuse loi sur la congolité est discriminatoire. Nous nous opposons farouchement contre cette manœuvre qui vise à écarter les potentiels candidats dans la course électorale« , a dit un manifestant rencontré sur la route Katoyi.
Ces manifestants mettent aussi en garde les députés nationaux qui vont voter ou qui soutiennent déjà cette démarche.
« Nous sommes capables de tout. Nous connaissons aussi leurs adresses, nous les demandons de se désolidariser le plus possible de cette démarche. S’ils veulent la balcanisation à travers cette loi, qu’ils soient conséquents car nous, on va se prendre en charge contre eux», a ajouté ce jeune manifestant.
La loi Noël Tshiani vise à ce que tout celui qui voudra concourir à la course à la présidence de la République soit une personne née du père et de mère congolais pour éviter de léguer le pouvoir entre les mains des étrangers.
A noter que l’article 10 de la constitution du 18 février annonce que la nationalité congolaise est soit d’origine ou d’acquisition individuelle, soit de toute appartenance aux groupes ethniques dont les personnes et territoire constituaient ce qui est devenu la RDC à la date de l’indépendance, le 30 juin 1960.