Le 6 mai 2021, le 6 mai 2022 il y a cela une année depuis que le président de la République a décrété l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri pour en finir avec les exactions des groupes rebelles actifs dans ce coin du pays. Une année après, quel est le bilan?
Les exactions continuent, chaque semaine on compte des morts dans ces deux provinces comme si la mesure exceptionnelle n’avait pas encore été décrétée. Au moins 2 563 civils ont été tués par des bandes armées d’après le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
Après une tournée d’évaluation de cette mesure par le Premier ministre, le président de la République annonce une table ronde pour décider du sort de cette mesure qui montre ses limites malgré qu’elle a été prorogée à vingt-trois reprises par le Parlement.
Un an de tâtonnements
La Commission de défense de l’Assemblée nationale a dénoncé en septembre dernier, une mesure prononcée sans planification d’actions stratégiques, sans un montage financier conséquent et cohérent.
Lors de sa dernière prolongation, les élus du Nord Kivu et ceux de l’Ituri ont même quitté l’hémicycle. Selon eux, cette mesure ne devrait plus être prorogée.
« Un an de tâtonnements inutiles et de souffrance atroce pour le peuple congolais. La RDC a besoin d’ institutions légitimes et d’une armée nationale digne de ce nom. Une unité doit être déployée tout au long de nos frontières à l’est du pays », pense Martin Fayulu, membre du présidium de la coalition Lamuka, une formation de l’opposition.
Il faut renforcer cette mesure, la maintenir telle quelle ou la lever tout simplement ? « L’avenir de l’État de Siège se décidera autour d’une table ronde entre Gouvernement, Caucus des élus du Nord Kivu, de l’Ituri et les FARDC », écrit Patrick Muyaya porte-parole du Gouvernement.