Luanda, la capitale angolaise, a réuni mercredi 06 juillet, les présidents de la République démocratique du Congo (RDC) et de la République du Rwanda, sous les bons offices du Président angolais João Lourenço.
Au cours de cette rencontre tripartite, Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont parvenus à une feuille de route qui conduit à la mise en place d’une commission qui va s’atteler à une cessation immédiate des hostilités, et le retrait de la troupe des rebelles M23 sur le sol congolais.
Malgré les efforts consentis par les trois parties, l’affaire semble être loin de la résolution envisagée. L’opinion congolaise n’est pas aussi convaincue et «doute fort de la franchise fraternelle de Kagame».
Du camp de la société civile comme à la population en passant par les acteurs politiques, la feuille de route issue de la fameuse tripartite reste nébuleuse pour le Congo du Félix Tshisekedi.
À en croire le Coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSSC), Jonas Tshombela, la désescalade prônée à Luanda ne peut convaincre que les naïfs.
«L’imprévisible Kagame en acceptant le retrait sans condition des terroristes du M23 de leur position sur le sol congolais prouve sa mainmise sur le M23 et son agression de la RDC», a-t-il écrit sur sa page Twitter.
Sur cette question de la fameuse et problématique feuille de route, Seth Kikuni, acteur politique et candidat malheureux à la présidentielle de 2018, pense que « la feuille de route de la tripartite de Luanda est tout sauf à l’avantage de la RDC.
Il estime inacceptables les exigences, en sa possession, posées par le Président rwandais, consistant à tuer pour Kigali tous les supposés FDLR réfugiés en RDC et que Kinshasa accepte d’amnistier et d’intégrer les ex-rebelles M23 basés au Rwanda.
Toujours dans cette vague des réactions, Adolphe Muzito a, au cours d’une conférence tenue ce jeudi 07 juillet, déclaré que ces pourparlers, sont une forme de distraction pour Kinshasa. Mais il y a des précautions à prendre, prévient-il.
«Pendant qu’on négocie, il faut préparer les canons. D’ailleurs le jour où nos agresseurs verront notre économie s’accroître au point de supporter la guerre, vous les verrez se retirer un à un» rassure le de Lamuka et autorité morale du nouvel élan.
Face à cette imprévisibilité de Kigali, Kinshasa devra-t-elle continuer à se préparer contre une éventuelle surprise, malgré la feuille de route signée à Luanda ?