À quelques mois seulement des scrutins de 2023, la République démocratique du Congo semble se diriger vers une incertitude qui ne cesse de faire raisonner toutes les sphères, tant politiques qu’apolitiques.
« Les signaux pour la tenue des élections en 2023 sont en rouge » alerte à Kinshasatimes, Jonas Tshiombela, Coordonnateur Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC). Pour qui, deux facteurs importants montrent que les élections de 2023 sont, à ce stade, hypothétiques.
D’une part, il note les problèmes financiers. «Les fonds qui devraient être affectés pour l’organisation des élections sont en train d’être écoulés dans les efforts de la guerre », a t-il déclaré.
De l’autre, il a expliqué le caractère inclusif que doivent avoir des élections démocratiques. Faisant allusion à la situation sécuritaire qui ne cesse de se dégrader dans l’Est du pays.
« Les élections ont une caractéristique de l’inclusivité de toute la population, et si dans cette situation on arrive en 2023, qui peut organiser les élections dans cette partie du pays, les urnes vont circuler où, les agents électoraux vont travailler où », s’est-il interrogé.
Ces milliers de déplacés, ces écoles brûlées, ces villages vidés, renchérit-il, doivent aussi prendre part à la décision qui engage leur avenir par ce geste de vote.
La crainte s’impose!
Jonas Tshiombela dit craindre l’impossibilité d’avoir des élections à la date prévue. « Et si on pouvait les avoir à cette date, elles ne seraient des élections crédibles. Ça sera des élections qui violent le principe de l’inclusivité d’une partie de la communauté de notre pays (…). Chaque jour qui passe, les élections deviennent de plus en plus hypothétiques ».
Le processus électoral en cours ne montre aucun indicateur qui atteste que le pays tend vers les élections. Le Coordonnateur de la NSCC, alerte sur une impossibilité d’avoir les élections dans un environnement troublé.
« Les signaux commencent à clignoter rouge. Ça suppose que si on ne fait pas attention et qu’on résout pas ces questions sécuritaires, ces questions des financements, ces questions d’assainir l’environnement, par la recherche d’un large consensus de tous les acteurs majeurs de la vie socio-politique du pays», a-t-il suggéré, en sa qualité d’acteur de la société civile.
Il nous sera très difficile d’avoir les élections paisibles, nous risquons d’avoir des moments d’agitation, de perturbation de la vie sociale. Et nous le disons tôt, quand les clignotants sont en rouge », conclut-il.