Il s’observe depuis la matinée de ce jeudi 18 août 2022 à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, un soulèvement des conducteurs des motos, communément appelés motards. Pour cause, une mesure interdisant à ces derniers de circuler sur la principale artère EP Lumumba, prise par le conseil provincial de sécurité.
Déjà tôt le matin, des policiers et les éléments des FARDC étaient déjà dans les principales entrées de cette artère de la ville pour contrecarrer tout motard qui refuserait de se conformer à cette mesure. Cela a provoqué un soulèvement populaire des motards, allant jusqu’à barricader d’autres axes routiers pour exprimer leur mécontentement.
Vers la Brasserie en commune de Bagira par exemple, ces derniers ont bloqué la route à tout engin roulant qui voulait effectuer des mouvements sur cet axe.
La même situation a été rapportée vers lycée Wima, ancienne coopera, route industrielle dans la commune de Kadutu. Des pneus ont été brûlés sur la route d’Uvira pour protester contre cette décision.
En commune d’Ibanda par contre, c’est le rond point Major Vangu qui a été très agité. Des motards ont placé des troncs d’arbres sur la route, brûlant également des pneus sur la chaussée. Les véhicules qui effectuent des rondes entre Panzi et le centre-ville ont été obligés de rebrousser chemin ou carrément de s’immobiliser sur la route.
Cette situation a alors dégénéré jusqu’à amener les éléments de l’ordre à faire recours aux armes à feu et aux bombes à gaz lacrymogènes pour disperser les différentes manifestations.
En milieu de la journée, le vice-Gouverneur de la province s’est personnellement rendu sur terrain pour calmer la tension. Pour l’instant la situation redevient relativement calme, mais dans plusieurs coins de la ville on constate des petits attroupements des motards qui attendent la dernière décision du gouvernement provincial.
Pour rappel, en juillet dernier, le conseil provincial de sécurité avait pris la décision d’interdire la circulation des motos sur EP Lumumba, la principale artère de la ville de Bukavu. Cette décision se motivait selon le ministre provincial des Transports par le fait que les conducteurs des motos se comportent très mal sur cette artère occasionnant des accidents de circulation.
Plus de 10 accidents mortels étaient déjà enregistrés en moins de trois mois sur cette route. L’autre raison qui était à la base de cette décision, c’est l’insécurité sur cet axe, qui selon le conseil provincial de sécurité, est soutenu par certains motards qui jouent à la complicité avec les voleurs.
Au lendemain de l’annonce de cette décision, des pourparlers avaient été amorcés entre les autorités provinciales et les associations des motards. Un délai d’un mois fut accordé à ces derniers pour se faire identifier pour qu’ils puissent avoir des gilets d’identification afin d’éviter des infiltrations entre eux. Cette date étant dépassée, la mesure a donc été reprise ce jeudi.