C’est dans la localité de Yangambi, sur la rive droite du fleuve Congo, à 100 kilomètres à l’ouest de la ville de Kisangani dans la Province de la Tshopo, que s’ouvre ce lundi 05 septembre, la réunion des experts dans le cadre des travaux préparatoires de la 27eme conférence des parties sur le Climat (Precop27).
Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, la Vice Première ministre, ministre de l’Environnement, Ève Bazaïba Masudi et autres membres du gouvernement sont arrivés depuis plusieurs heures dans la cité de Yangambi, où environ 55 scientifiques hommes-femmes prennent part à ces travaux du 05 au 07 septembre. Au moins 30 parmi ces scientifiques proviennent du 4 coins du monde et du GIEC, 20 scientifiques des États membres de la COMIFAC (2 par pays) et 5 scientifiques des institutions d’enseignement et de recherches de la RDC, pays hôte.
Le choix de la République démocratique du Congo (RDC) à abriter cette grande rencontre des travaux préparatoires de la 27e Conférence des parties à la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique se justifie du fait que le pays possède environ plus de 155,5 millions d’hectares de forêt tropicale humide, 105.000 km2 de tourbières, 10% de réserves d’eaux douces de la planète et 52% de l’Afrique, séquestrant ainsi près de 1,5 milliard de tonnes de CO2 atmosphérique par année, soit l’équivalent de 4% des émissions annuelles mondiales, ont affirmé les organisateurs.
Les réflexions des scientifiques ne se limitent pas qu’au Bassin du Congo, elles doivent également s’étendre aux autres bassins tropicaux de la planète, notamment les Bassins de l’Amazonie et de l’Indonésie, les quels rendent les mêmes services écosystémiques à l’humanité, et sont souvent confrontés à des problèmes similaires de protection de leurs ressources forestières, ajoute-t-on.
Les experts doivent faire des états de lieux et analyses prospectives, car si dans le passé le Bassin du Congo a été essentiellement épargné́ de la déforestation, il n’en est plus le cas aujourd’hui. En 2001, l’étendue totale de forêts primaires perdue suite à la déforestation représente plus de 6 millions d’hectares, a-t-on noté.
Les causes directes et profondes de cette déforestation sont l’extrême pauvreté́, le déficit énergétique, et les méthodes de cultures itinérantes sur brulis forestier.
Le déboisement et la dégradation continus des forêts du Bassin du Congo est cause de plusieurs conséquences, notamment :
✓ L’aggravation des émission mondiales de CO2;
✓ La réduction de la capacité de séquestration du carbone atmosphérique ;
✓ la réduction des débits des fleuves Congo, Nil, Zambèze, et de certains lacs de la région ;
✓ l’asséchement de certains affluents du bassin hydrographique du Congo ;
✓ la rupture du cycle hydrographique dans le Bassin du fleuve Congo ;
✓ la perte de la biodiversité et de la disparition de centaines d’espèces
floriques et fauniques endémiques, a-t-on indiqué.
C’est donc dans ce contexte que la RDC, en partenariat avec la République Arabe d’Égypte organise une conférence scientifique internationale sur les forêts des Bassins tropicaux et le changement climatique, dans le cadre des travaux préparatoire de la COP27.