Quelques unités de l’armée ont collaboré avec des groupes armés impliqués dans de graves exactions, lors du récent conflit avec les forces rebelles du M23 dans l’Est de la RDC, dénonce Human Rights Watch (HRW) dans une déclaration rendue publique par Human Rights Watch mardi 18 octobre.
C’est entre mai et août 2022 que ces unités de l’armée congolaise, a combattu les rebelles du mouvement M23 soutenu par le Rwanda dans la province du Nord-Kivu aux côtés d’une coalition de milices congolaises ainsi que des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
« Ces unités de l’armée congolaise recourent de nouveau à la pratique discréditée et préjudiciable consistant à utiliser des groupes armés responsables d’abus comme supplétifs », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal pour la RD Congo à Human Rights Watch.
Thomas Fessy a appelé le gouvernement congolais à mettre fin à ce soutien, qui selon lui, « entraîne une complicité de l’armée dans les exactions, identifie les officiers responsables et leur fait rendre des comptes».
De surcroît, Human Rights Watch, dit avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles des membres de l’armée congolaise, appartenant au 3411ème régiment de Tokolonga, avaient fourni plus d’une dizaine de caisses de munitions aux combattants des FDLR à Kazaroho, l’un de leurs bastions dans le Parc national des Virunga, le 21 juillet.
« Les officiers congolais qui collaborent avec des groupes armés responsables d’exactions sapent le devoir des forces armées de protéger tous les Congolais », a affirmé Thomas Fessy.
Pour mettre fin à ce genre de complicité, le HRW exhorte le président congolais “à mettre fin, suivant le cadre des initiatives régionales en cours, à l’impunité et de briser le cycle infernal des abus », conclut-il.