Selon Mutete Mwenyimali, chef du quartier Himbi, Alain Kalasa a été abattu à son domicile alors qu’il tentait de protéger son épouse et ses enfants. En voulant intervenir pour secourir un voisin, il a été pris pour cible par des tirs provenant de l’extérieur de sa parcelle. Transporté d’urgence à l’hôpital, il a succombé à ses blessures. Le chef de quartier a exprimé ses condoléances à la famille endeuillée et a exhorté les autorités à mener des enquêtes approfondies pour identifier les auteurs de cet acte odieux.
Ce drame met en lumière les risques croissants auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains en République Démocratique du Congo. Malgré les promesses de protection faites par le président Félix Tshisekedi dans son discours d’investiture en janvier 2019, les activistes continuent de subir des menaces, des arrestations arbitraires, des enlèvements et, dans certains cas, des assassinats.
La ville de Goma et le territoire de Nyiragongo sont également en proie à une recrudescence de vols nocturnes et de violences, souvent suivis de cas de justice populaire. Fin 2022, au moins dix cas de justice populaire ont été signalés dans ces zones, reflétant un climat d’insécurité généralisée.
Par ailleurs, plusieurs activistes, dont Byamungu Pierre, Fabrice Ndimubanzi, Raoul Yangika Songa et Arthur Amani, vivent actuellement en clandestinité pour échapper aux représailles. Quelques jours après ce drame dans sa fuite, Arthur Amani proche collaborateur d’Alain Kalasa n’est pas resté bouche fermée. Il a fermement condamné cet assassinat, le qualifiant de « barbare».
Les mouvements citoyens, tels que la Lutte pour le Changement (LUCHA), sont également dans le collimateur des autorités, subissant des menaces directes visant à réduire au silence les voix critiques. Les journalistes et les membres de la société civile ne sont pas épargnés, certains ayant été avertis de « se taire » sous peine de représailles.
Cet assassinat tragique d’Alain Kalasa illustre une fois de plus les défis auxquels sont confrontés les défenseurs des droits humains en RDC, et appelle à une mobilisation urgente pour garantir leur sécurité et leur liberté d’expression