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Xénophobie en Tunisie : le témoignage écœurant d’une étudiante congolaise

« La peur me ronge. Certains de mes proches sont dans la rue parce que les bailleurs les ont chassés avec ce froid hivernal », confie à kt.cd en larmes une étudiante congolaise en Tunisie. Par peur d’être détectée par les autorités tunisiennes, elle a préféré garder l’anonymat. La Tunisie est devenue est un pandémonium […]

« La peur me ronge. Certains de mes proches sont dans la rue parce que les bailleurs les ont chassés avec ce froid hivernal », confie à kt.cd en larmes une étudiante congolaise en Tunisie. Par peur d’être détectée par les autorités tunisiennes, elle a préféré garder l’anonymat.

La Tunisie est devenue est un pandémonium pour les africains subsahariens, particulièrement ténébreux pour les étudiants de la République démocratique du Congo. Après la vague d’arrestations et surtout les propos très durs du président Kaïs Saïed, la situation est devenue extrêmement tendue pour les Africains subsahariens présents sur le sol tunisien. Illustrant l’atmosphère de panique, de nombreuses personnes se sont tournées vers leurs ambassades, espérant être rapatriées.

L’étudiante congolaise qui est à Tunis depuis 2021 ne compte pas sur le gouvernement congolais pour être rapatriée à Kinshasa.

« Je suis quand-même en sécurité parce que je vis dans une résidence mais nous ne sortons pas. Notre ambassade, n’en parlons même pas. C’est compliqué. Mieux vaut compter sur nos propres moyens pour nous en sortir. Personnellement j’attends que la situation soit un peu calme pour faire mes démarches afin de retourner à Kinshasa », déclare-t-elle.

« Les autorités ne nous entendent pas. Nous essayons de les contacter depuis longtemps. Ils disent que nous sommes en sécurité mais pourtant ce n’est pas le cas. La majorité de congolais viennent en Tunisie pour les études, contrairement à ceux qui viennent par la voie terrestre », poursuit-elle, faisant référence à d’autres africains qui entrent clandestinement sur le sol tunisien.

« Il y a plusieurs étudiants congolais qui sont enfermés dans des prisons. Même si tu montres ton visa ou ta carte, on va t’arrêter, la haine des tunisiens contre les noirs est très grave », dit-elle d’une voix tremblotante.

« Nous avons beaucoup supporté. On se disait que tous les tunisiens ne sont pas les mêmes. Il y a toujours eu des agressions contre les noirs dans certains coins reculés de la Tunisie. Mais depuis que le président tunisien est passé à la télé pour dire que les noirs veulent changer la démographie de la Tunisie, la violence a pris une autre envergure », avoue-t-elle.

Mais tout n’a pas commencé à la déclaration de Kaïs Saïed. Pour cette étudiante congolaise, détenteur d’une licence en journalisme et communication à l’Université Arabe des Sciences « UAS » « tout a commencé dès l’assassinat d’une ivoirienne par les guinéens », informe-t-elle, « Après cela, les autorités tunisiennes ont dit que nous les noirs on se tue entre nous et on tue les tunisiens. Ensuite, ils ont commencé à contrôler pour expulser les sans-papiers », se souvient-elle.

Le contrôle a malheureusement pris une autre identité de xénophobie. « Ils ont commencé à arrêter même les étudiants même qui ont des papiers. Après ces arrestations, il y eut des manifestations d’étudiants sur les réseaux sociaux. Quand les tunisiens ont appris cela, leur président est passé à la télé pour dire que les noirs veulent changer la démographie de la Tunisie. Donc la Tunisie ce n’est pas l’Afrique ? » Interroge-t-elle.

« Les tunisiens nous appellent ici des africains. La population tunisienne agresse tous les noirs. La police arrête sans limite. C’est déjà la troisième semaine que nous sommes à la maison. Comment tu vas sortir pour aller vers les administrations ? Même si on veut rentrer, comment vas-tu aller à l’aéroport ? Si tu sors on t’agresse. Par exemple, le wifi de notre appartement veut expirer, comment je vais le renouveler ? », Se demande-t-elle.

« On nous traite des signes, gira-gira en arabe. Sale race, des injures qui font très mal », conclut-t-elle en espérant que la situation se calme pour retourner à Kinshasa.

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