Lokassa Ya Mbongo, dont la maestria de la guitare rythmique a su traverser les époques de la rumba congolaise, est décédé à l’aube de mercredi 15 mars à l’âge de 77 ans, a annoncé jeudi 16 mars, la maison de disque Syllart.
Ce grand talent de la guitare a accompagné les grands chanteurs du Congo, comme Tabou Ley Rochereau, devenu Afrisa à partir de 1970, avant de lancer sa carrière solo et de produire de nombreux disques, à Paris.
Lokassa Ya Mbongo, né Denis Lokassa Kasiya à Kinshasa en 1946, a découvert la guitare et son don à l’âge de 14 ans. Marie-José, c’est le titre d’une chanson devenue tube, composée par Lokassa Ya Mbongo et chantée durant près de 20 ans par son ami El Maestro Ballou Canta.
Ce son si particulier s’entend sur les disques des plus grands de la rumba congolaise tels que Tabu Ley Rochereau et Sam Mangwana, ainsi que sur ceux du groupe monté par Lokassa Ya Mbongo et Ballou Canta, Soukous Star.
Lokassa Kasia Denis débute dans les années 60 avec l’Orchestre Diamant Bleu pour évoluer ensuite au sein de l’African Fiesta National de Tabu Ley Rochereau, devenu Afrisa à partir de 1970. En 1978, il fonde le groupe African All Stars avec Sam Mangwana, Dizzy Mandjeku, Théo Blaise Kounkou et Ringo Moya : avec cette formation, le guitariste kinois développe un style de rumba intense et éclectique qui annonce l’avènement du soukous.
Au début des années 80, il s’installe à Paris où il prend part à plusieurs sessions aux côtés de nombreux artistes congolais, parmi lesquels Abeti Masikini, Kanda Bongo Man, Ballou Canta, Kass Kass et Empire Bakuba. En 1985, il signe également chez Syllart l’album solo « Adiza » qui contient les tubes « Marie Jose » et « Monica ».
En 1989, il fonde Soukous Stars, le super groupe qui bouleverse la scène afro-parisienne et qui définira le style soukous, tout en conquérant notamment les cœurs des colombiens avec les classiques « Nairobi Night » et « Lagos Night » : pendant ces années, il deviendra également l’un des arrangeurs les plus présents dans les productions Syllart.