Le Pape François a pris une position inédite et controversante sur le mariage de personnes de même sexe. Dans une lettre adressée en juillet dernier, rendu public lundi 2 octobre par la la Congrégation pour la doctrine de la foi, le pape François a souhaité que les unions de personnes de même sexe pouvaient faire l’objet de bénédiction, tant que celles-ci ne s’apparentent pas au sacrement du mariage.
Dans sa lettre, il répondait à cinq questions (« dubias » selon le terme latin utilisé, littéralement « doutes ») adressées par cinq cardinaux conservateurs, dont le Guinéen Robert Sarah, portant sur plusieurs points de controverse dans la communauté catholique.
« L’Église peut-elle (…) accepter comme une « bonne chose » des situations objectivement pécheresses, telles que les unions avec des personnes du même sexe, sans s’écarter de la doctrine révélée? », interrogeaient notamment les cardinaux.
Il a toutefois défendu la « charité pastorale » qui permettrait selon lui de procéder à de telles bénédictions: « nous ne pouvons pas être des juges qui ne font que nier, rejeter et exclure », a-t-il ainsi rappelé aux caciques de l’Église.
« Par conséquent, la prudence pastorale doit discerner de manière adéquate s’il existe des formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas un concept erroné du mariage », a notamment écrit le souverain pontife.
Néanmoins, il a rappelé la position « claire » de l’Église sur sa définition du mariage, à savoir « une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à la procréation ».
Le pape François a ainsi défendu que « charité pastorale » exigeait que les personnes dont les actes peuvent être « influencés » par des éléments ne relevant pas de leur reponsabilité ne soient pas traités comme de « simples pécheurs ».
Cette publication intervient deux jours avant l’ouverture de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, une assemblée consultative lors de laquelle plus de 450 membres – évêques mais aussi, pour la première fois, femmes et laïcs – débattront à huis clos pendant un mois sur une série de sujets de société, à la suite d’une vaste consultation de deux ans des catholiques du monde entier.