Les réactions tombent de partout après la diffusion ce mardi 14 novembre dans les réseaux sociaux des vidéos et images choquantes montrant des scènes de violences depuis le territoire de Malemba-Nkulu dans la province du Haut-Lomami, motivées, selon les sources locales, par des conflits interethniques.
Plusieurs Congolais, en commençant par l’ensemble de la classe politique, montent au créneau pour dénoncer le niveau élevé d’intolérance et d’animosité dans lequel se sont produites ces violences.
Pour l’opposant congolais Martin Fayulu par exemple, ces tueries font froid au dos « Je condamne avec la dernière énergie cette barbarie primaire et inexplicable. J’exhorte les Congolais à ne pas céder au démon du tribalisme et de la division, car le Congo doit demeurer un et indivisible » a-t-il écrit sur X (ancien twitter), avant d’ajouter Congo Ekolo Moko (le Congo, un seul pays).
Les faits ont également consterné la sénatrice Francine Muyumba, ressortissante de ce milieu. « C’est avec consternation que j’ai appris les actes barbares et ignobles perpétrés à Malemba Nkulu. Tout en présentant mes condoléances les plus attristées aux proches des victimes, je condamne fermement cette ignominie et appelle à ce que toute la lumière soit faite afin que les responsables puissent subir la rigueur de la loi » dit-il avant d’inviter les compatriotes à demeurer unis en vue d’une cohabitation pacifique entre filles et fils du pays.
Le regret et la tristesse sont aussi exprimés par Moïse Katumbi, l’un des leaders de cette partie de la RDC, qui se dit révolté tout en condamnant le non-maintien de l’autorité de l’État dans la zone de crime.
« Toute vie humaine est sacrée. Je suis révolté par les événements qui se sont déroulés à Malemba Nkulu. Ces images d’horreurs sont insoutenables. Faute de maintenir l’autorité de l’Etat, les pouvoirs publics doivent assumer leur pleine et entière responsabilité dans cette tragédie qui endeuille la nation.
Il est important de sauvegarder notre vivre ensemble. Les blessés doivent être soignés et les victimes secourues. Les responsables doivent être identifiés, poursuivis et sanctionnés de la manière la plus exemplaire »
Dans son dernier discours sur l’Etat de la Nation, le Chef de L’État, Félix Antoine Tshisekedi est aussi revenu sur la question, instruisant les autorités du Haut-Lomami « de prendre des mesures avec une extrême urgence pour rétablir la paix à Malemba Nkulu à la suite des violences meurtrières à caractère ethniques qui y sont déployées depuis la semaine dernière ».
Réagissant, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières s’est montré rassurant après les interventions des forces de sécurité dans la région. Selon Peter Kazadi, « La situation sécuritaire à Malemba Nkulu est sous contrôle. Les forces de sécurité ont restauré l’ordre public perturbé par des inciviques. L’enquête judiciaire est ouverte et des auteurs des crimes activement recherchés. J’en appelle au calme. Toute ma compassion aux victimes » a-t-il déclaré.
Des attaques physiques entre les communautés qui cohabitent dans cette partie du pays depuis de nombreuses années ont surpris tout le monde, en cette période cruciale des élections et où le pays cherche à consolider son unité et la cohésion sociale entre ses peuples. L’origine de ces violences serait liée en partie, selon de nombreuses analyses, aux discours ségrégationnistes de certains acteurs politiques, traduisant la haine et l’intolérance mutuelle en cette période électorale. Un appel à la retenue, à l’esprit de faire-play, et à la responsabilité, est donc lancé aux uns et aux autres.