Il part favoris. Quelques-uns de ses adversaires approuvent certains progrès réalisés par la République démocratique du Congo sous son leadership. Félix-Antoine Tshisekedi ne s’est pas contenté de ces superflus. Ce dernier a battu campagne sans complexe comme un candidat qui devrait se faire connaître.
Du premier au dernier jour de la campagne électorale, le président candidat n’a laissé aucun jour passer sans poser un acte de propagande. Il a même annulé, fin novembre, son voyage de Dubaï, prévu dans son agenda en tant que président de la République dans le cadre de la conférence internationale sur le climat (la Cop 28) pour sympathiser avec ses électeurs.
La sécurité, le social, l’économie. Les maîtres mots lors de ses meetings devant des foules compactes mobilisées pour l’entendre dans toutes les grandes villes du pays. Une cinquantaine des meetings, des gigantesques panneaux, des affiches, passages dans les médias locaux, lectures en boucles de vidéos montrant ses réalisations durant ses quinquennats, affiches… Le candidat Tshisekedi Tshilombo a recouru à tous supports médiatiques pour se le faire à l’américaine.
Était-il obligé de mobiliser autant de ressources logistiques ? Ce qu’il faut savoir est que cette campagne tapageuse a un objectif : justifier la victoire qui se désigne, pour dire que cela n’était pas démérité. Ça éviterait très probablement à ses opposants les « combats de la vérité des urnes ».
La victoire ? Eh ! Oui, semble-t-il. Félix-Antoine, d’après son prénom retenu par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), bénéficie du soutien de ses opposants qui se sont engagés en ordre dispersé dans le processus sans tenir compte du fait que l’élection n’est qu’à un seul tour. Mais aussi de la donne qui, selon les analystes, il ne s’agit pas de se battre pour une alternance comme c’était le cas en 2023, mais d’une course pour la victoire du meilleur.
La campagne de Moïse Katumbi, présenté comme candidat des étrangers par le régime, Martin Fayulu, jugé au sein de l’opinion comme pion du régime ; de Denis Mukwege et Adolphe Muzito n’est pas à négliger. La surprise n’est pas démise. Seules La Ceni et la Cour constitutionnelle détiennent le dernier mot. Aux électeurs de retenir leur souffle jusqu’à la publication des résultats.