Après les troubles enregistrés samedi dernier devant l’ambassade des États-Unis et le QG de la Monusco, les manifestants ne faiblissent pas à Kinshasa. Une centaine de personnes ont manifesté ce lundi sur le boulevard du 30 juin pour dénoncer l’inaction et le silence de plusieurs pays occidentaux face aux tueries des Congolais dans l’est par le M23 soutenu par le Rwanda.
Les écoles, les commerces et d’autres activités tenues par des originaires des pays occidentaux à Kinshasa sont restées fermées. Les chancelleries ont appelé leurs ressortissants à la vigilance maximale. La tension montée depuis le week-end dernier est loin de baisser.
Regroupés par des dizaines, ces manifestants ont pris dès la matinée la direction de l’ambassade des États-Unis à Kinshasa. Mais ils ont fait face à un déploiement de la police. Difficile de poursuivre leurs actions devant une police qui les a dispersés, en conséquence, ils s’en prennent à tout ce qui bouge sur leur passage.
Des pneus brûlés sur le boulevard, d’autres ont manifesté devant l’hôtel Memling. Ils ont détaché le drapeau de l’Union européenne et de la Belgique qui flotte à l’entrée de cet hôtel avant d’être à nouveau dispersé par la police. Pas d’autre casse enregistrée, les manifestants ont brûlé, encore brûlé, le pneu avant de se diluer dans la masse.
À midi, le Calme est revenu, mais les supermarchés, les commerces et d’autres activités sont restés fermés. Les jeeps de patrouille font la ronde sur le boulevard, les paisibles citoyens vaquent dans leur occupation.
Ces échauffourées ont éclaté après une semaine tendue sur les lignes des fronts dans le Nord Kivu à l’est de la République démocratique du Congo, entre les forces loyalistes et le mouvement rebelle du M23. Ces rebelles ont tenté sans succès de bloquer tous les accès qui mènent vers la ville de Goma, capitale de la province du Nord Kivu.
Samedi 10 février, les infrastructures et biens ont été détruits et des personnels ont subi des menaces dans les manifestations qui vont dans ce même cadre.