L’ampleur des abus des droits humains en République démocratique du Congo inquiète l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Dans une déclaration mardi, l’ONU a estimé que l’insécurité a atteint des niveaux les plus élevés ces dernières années en RDC.
« Depuis notre dernière mise à jour au Conseil en octobre, le conflit armé omniprésent, et en particulier dans l’est du pays, a continué à prélever un lourd tribut humain. L’absence d’autorité de l’État sur de vastes étendues de territoire a également ouvert la voie à des niveaux brutaux de violence et d’attaques », a déclaré Volker Türk.
Devant le des droits de l’homme des Nations Unies, à Genève, M. Türk a déploré la violence sexuelle faite aux femme, dans les camps de personnes déplacées et aux environs.
A en croire l’ONU, cette insécurité est occasionnée par une montagne apparemment infranchissable de défis : de la corruption à grande échelle à la course effrénée entre de multiples parties pour prendre le contrôle et exploiter la richesse des ressources naturelles du pays, en passant par les violents conflits fonciers en cours.
« Nombre de ces violations graves des droits humains pourraient constituer des atrocités criminelles, et les auteurs présumés et leurs complices doivent être amenés à rendre des comptes », a estimé le chef des droits de l’homme de l’ONU.
Entre le 1er octobre 2023 et le 15 mars 2024, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme a documenté 2.110 violations et abus des droits humains dans toute la RDC. Parmi ceux-ci, 59% ont été commis par des groupes armés, et ils comprennent des exécutions sommaires et des violences sexuelles liées au conflit.
Près de la moitié de ces violations et abus ont été commis dans la province du Nord-Kivu, où la violence et les tensions ont atteint un stade critique. Le conflit armé entre le groupe armé M23 et l’armée congolaise (FARDC) s’est intensifié et s’est étendu au-delà de Rutshuru au territoire de Masisi.