Créé à l’initiative de quelques jeunes, dans la ville de Goma, dans la partie est de la RDC, le 1ᵉʳ mai 2012, le mouvement citoyen Lutte pour le changement, LUCHA a célébré ce mercredi 1ᵉʳ mai 2024 ses 12 années d’existence. La LUCHA est devenue depuis lors une idéologie pour un militantisme non violent sur toute l’étendue du territoire national.
Dans ses débuts en 2012, ce Mouvement a décrié le régime de l’ancien président Joseph Kabila qui, selon eux, devrait quitter le pouvoir pour n’avoir pas su bien diriger le pays.
Aujourd’hui, pendant que Kabila n’est plus au pouvoir, la LUCHA existe toujours. Durant que Goma, ville de maternité de ce mouvement citoyen, fait face à une insécurité grandissante, la LUCHA est absente sur tous les fronts pour dénoncer cette situation.
Par ses actions non violentes, la lutte pour le changement a toujours défendu les causes justes et nobles. Le 12ᵉ anniversaire survient pendant que la ville de Goma est placée sous état de siège depuis plus de deux ans et qu’une partie de la province du Nord Kivu est en guerre d’agression depuis plus de deux ans. La pression des acteurs de la LUCHA n’a pas réussi à pousser les autorités compétentes à mettre fin à ce régime spécial qui restreint la liberté des populations.
Douze ans après, la LUCHA a perdu plusieurs de ses militants, dont Luc Nkulula (figure emblématique de la LUCHA) mort à Goma dans des circonstances qui demeurent jusqu’à présent inconnues. Celui-ci est mort calciné dans l’incendie de sa maison à Goma. D’autres ont été fusillés dans des manifestations publiques, dont le jeune Obedi, tué à bout portant par un policier à Beni. Certains d’autres ont été arrêtés puis relâchés, mais d’autres parmi ses membres ont été jugés et condamnés pour leurs opinions, dont le jeune Mwamisyo Ndungo King qui croupit actuellement dans la prison centrale de Goma.
La LUCHA est-elle restée une coquille vide ?
Vidée de ses grands lieutenants, l’action de la LUCHA n’a plus d’impacts visibles dans la ville de Goma. A ses débuts, plusieurs jeunes ambitieux et soucieux de voir le changement positif de la RDC ont adhéré à la LUCHA, ce qui était à la base de la réussite de toutes ses manifestations et réclamations à travers la ville. Douze ans après, la LUCHA est passée par plusieurs éclosions et fractions. Souvent, la lutte n’est plus la même en raison d’intérêts égoïstes de certains de ses membres.
Certains de ses animateurs influents ont abandonné la lutte et d’autres même ont été débauchés par le pouvoir actuel. Dans la ville de Goma, au moins 6 militants fidèles et fervents à la LUCHA ont annoncé leur appartenance aux partis politiques à la veille des élections de décembre 2023.
Ils ont été dans la course à la députation, tant nationale que provinciale ainsi que le municipal. Une autre manière d’espérer changer les choses en intégrant les institutions de la République en tant que représentant du peuple. Aucun d’eux n’a été élu ou proclamé par la CENI.