Les menstrues, toutes les femmes ou presque, connaissent ce phénomène naturel, mais peu seulement en parlent. Les jeunes filles sont parfois vouées à leur propre sort dans leur première expérience. Ainsi, « Parole de ces dames », une organisation de femmes, veut rompre le tabou.
Dans le cadre de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle instaurée par l’ONU pour lutter contre la précarité menstruelle et toutes ces conséquences, sensibiliser, « Parole de ces dames », a effectué une descente mardi 28 mai, au Lycée sainte Germaine et le collège Bonsomi, à la rencontre de la jeune fille congolaise pour lui parler de menstrues. Dans le même cadre, ces dames ont remis un lot de serviettes hygiéniques au responsable de ces écoles pour l’usage des écolières.
Des actions similaires ont été posées durant le mois de mai, notamment dans le lycée Bomengo, CS les Bâtisseurs du Congo, où des conférences ont été animées autour de la question avant la distribution des serviettes hygiéniques aux écolières.
« Cette journée est essentielle, car elle attire l’attention de la société sur une question encore soumise au silence dans nos sociétés à nous. Notre principale difficulté est de faire face aux différents stéréotypes qui ont la peau dure dans nos différents milieux, échanger sur des sujets qui se veulent être des tabous ou des questions sensibles, cela n’est pas toujours facile à aborder lors des entretiens de masse », déclare Reinette Mulonda Ta-Kasongo, médecin et coordonnatrice du panel « Parole de ces dames ».
« Parole de ces dames » est une organisation de femmes professionnelles de différents horizons ayant en commun leur volonté de sensibiliser principalement différentes catégories de femmes dont les jeunes filles et, accessoirement, le reste de la société congolaise sur les grandes questions concernant la Femme afin de participer à l’amélioration de « la condition de la femme et de la jeune fille congolaise ».
À la question de savoir pourquoi la sensibilisation des jeunes filles est-elle cruciale ? Reinette Mulonda étale six raisons principales.
Elle est cruciale pour plusieurs raisons importantes :
1. Éducation et autonomisation : informer les jeunes filles sur leur santé, leurs droits et leurs possibilités de carrière, leur permet de prendre des décisions éclairées et de devenir des membres actifs et indépendants de la société.
2. Santé et bien-être : la sensibilisation à des sujets comme l’hygiène menstruelle, la nutrition, la prévention des maladies et l’importance de l’exercice physique contribue à leur bien-être général et à leur développement sain.
3. Prévention de la violence et de l’exploitation : informer les jeunes filles sur leurs droits, y compris les droits liés à la protection contre la violence et à l’exploitation, les aide à reconnaître et à signaler les abus et à se protéger.
4. Réduction des inégalités : la sensibilisation aide à combattre les stéréotypes de genre et les discriminations, favorisant ainsi l’égalité des opportunités éducatives et professionnelles.
5. Préparation à la vie adulte : en les informant sur des sujets comme la gestion financière, les compétences de vie et les relations saines, on les prépare mieux à affronter les défis de la vie adulte.
6. Encouragement de la participation sociale et civique : la sensibilisation à l’importance de l’engagement communautaire et du leadership peut encourager les jeunes filles à participer activement aux processus décisionnels et à la vie publique.
Sensibiliser les jeunes filles permet principalement d’investir dans celle qui est l’avenir de demain et de garantir à la République une main d’œuvre efficace et de qualité. Cela devrait être un devoir pour chacun d’entre nous.