Face à l’épidémie de variole du singe qui sévit actuellement en République démocratique du Congo (RDC), le gouvernement a annoncé un plan de riposte ambitieux.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi à Kinshasa, Roger Kamba, ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale, a révélé que l’État congolais prévoit de consacrer environ 49 millions de dollars américains pour lutter contre la maladie.
Cette somme, a-t-il précisé, ne comprend pas le coût des vaccins, lesquels feront l’objet d’un financement distinct.
La variole du singe, connue sous son nom anglais de « monkeypox », affecte aujourd’hui presque toutes les provinces du pays, causant des milliers de contaminations et plusieurs centaines de décès. À ce jour, 16 700 cas et 570 morts ont été enregistrés, ce qui confère à cette maladie un taux de mortalité de 4 %. La transmission s’opère principalement par contact direct entre humains, notamment via des relations sexuelles, un mode de contagion qui a surpris les experts à travers le monde.
Une mobilisation nationale et internationale
Le montant annoncé par le ministre Kamba est destiné à financer une série d’opérations cruciales pour endiguer l’épidémie. « Ces fonds couvriront le déploiement des équipes sur le terrain, la prise en charge des patients, la surveillance épidémiologique, ainsi que les activités de laboratoire, qui sont très importantes », a-t-il précisé. Le ministre s’est également félicité des premiers résultats positifs du plan gouvernemental, notant une baisse notable du nombre de nouveaux cas. « Au cours de la dernière semaine, nous avons enregistré 134 000 nouveaux cas, ce qui représente déjà un progrès significatif par rapport aux prévisions initiales », a-t-il souligné.
Le plan de riposte s’appuie sur une coopération étroite avec des partenaires internationaux. La RDC attend ainsi la livraison prochaine de 3 215 000 doses de vaccin, fournies par la Belgique, les États-Unis et le Japon. Si le nombre de doses promis par la Belgique (215 000) reste modeste, l’effort japonais est bien plus conséquent, avec l’envoi de 3 millions de doses. Un geste d’autant plus apprécié que le Japon fait face lui-même à des besoins domestiques pressants.
Un défi sanitaire et logistique
La vaccination s’impose comme un défi majeur pour les autorités congolaises, compte tenu de l’ampleur des besoins et des difficultés logistiques. « Nous aurons besoin d’environ 3,5 millions de doses pour couvrir l’ensemble du pays », a indiqué le ministre de la Santé. Le gouvernement congolais s’apprête à déployer un plan de vaccination dès la réception des doses, prévue pour la semaine prochaine. Ce dispositif est déjà prêt, a assuré Roger Kamba.
En parallèle, les autorités continuent de sensibiliser la population sur les mesures de prévention, notamment l’importance de limiter les contacts avec les animaux et de respecter les gestes barrières. La mobilisation est donc totale pour freiner la propagation de cette épidémie, qui rappelle, par son mode de transmission et sa mortalité, l’urgence de renforcer les systèmes de santé publique en RDC.