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Kinshasa interdit le survol de son territoire aux aéronefs rwandais

Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a pris une décision spectaculaire en interdisant tout survol de son territoire par des aéronefs immatriculés au Rwanda ou basés dans ce pays. Cette mesure, annoncée par des sources officielles la soirée du mardi 11 février 2025 se veut une riposte face à ce que Kinshasa qualifie de "guerre d'agression" de la part du Rwanda.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre les deux nations voisines, notamment à cause du soutien présumé du Rwanda au groupe rebelle M23, actif dans l’est de la RDC. Les accusations de Kinshasa contre Kigali pour implication dans le conflit congolais ne sont pas nouvelles, mais cette interdiction de survol marque une escalade dans les mesures de rétorsion diplomatique et sécuritaire.

Selon des sources proches de l’Agence congolaise de presse qui a diffusé l’information, cette interdiction vise à couper toute possibilité d’appui logistique ou militaire par voie aérienne aux groupes rebelles opérant dans la région des Grands Lacs. Il est également stipulé que cette mesure s’étend à tous les aéronefs civils rwandais, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur les lignes aériennes commerciales et le trafic aérien dans la région.

L’espace aérien de la RDC est crucial pour de nombreuses compagnies aériennes, y compris celles du Rwanda, en raison de la géographie du pays qui offre un corridor vers plusieurs destinations d’Afrique centrale et de l’est. Cette décision pourrait donc entraîner des détournements de vols et des retards pour les passagers, tout en augmentant les coûts opérationnels pour les compagnies aériennes rwandaises.

Le conflit dans l’est de la RDC, où les rebelles M23 ont récemment fait des avancées significatives, y compris la tentative de prise de contrôle de la ville stratégique de Goma, a attiré l’attention internationale. L’ONU, plusieurs pays occidentaux, et des organisations régionales ont appelé à une désescalade et à la reprise des négociations de paix. Cependant, les actions récentes de Kinshasa semblent indiquer une volonté de durcir la position face à ce qu’ils perçoivent comme une ingérence rwandaise.

Pour l’instant, ni le gouvernement rwandais ni la compagnie nationale RwandaAir n’ont officiellement réagi à cette annonce. Toutefois, des observateurs s’attendent à des répliques qui pourraient soit ouvrir la voie à des négociations, soit aggraver davantage les tensions dans une région déjà instable.

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