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Après sa libération, Jean Marc Kabund dénonce la gestion clientéliste de Tshisekedi

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Jean Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et libéré à la surprise générale le 21 février dernier, s’exprime pour la première fois depuis sa sortie de prison.  Son témoignage, incisif et sans concession, jette une lumière crue sur […]

Dans une interview exclusive accordée à Jeune Afrique, Jean Marc Kabund, ancien président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et libéré à la surprise générale le 21 février dernier, s’exprime pour la première fois depuis sa sortie de prison. 

Son témoignage, incisif et sans concession, jette une lumière crue sur l’état de la nation sous le mandat de Félix Tshisekedi.

« J’avais refusé toute collaboration avec une justice aux ordres. Mon message aux autorités fut clair : ‘Vous m’avez illégalement enfermé, vous me libérerez sans conditions.’ Cette libération ne répare pas l’injustice : elle la révèle », déclare Kabund. Pour lui, sa libération est symptomatique d’un système où les violations de droits ne trouvent jamais réparation, mais plutôt la confirmation d’un statu quo injuste.

L’ancien dirigeant de l’UDPS ne ménage pas ses critiques à l’encontre du président Tshisekedi. Selon lui, le bilan est sans appel : « Sous son mandat, le pays sombre dans la violence, l’Est est en proie à la guerre, 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, et l’autoritarisme s’installe ».

Kabund attribue ces échecs à une gestion résolument clientéliste et à un mépris total pour l’État de droit, dénonçant une politique qui sacrifie l’intérêt national sur l’autel du pouvoir personnel.

Interrogé sur la perspective d’une révision constitutionnelle, il admet qu’une modification ponctuelle pourrait se justifier si elle répondait à l’intérêt général. Cependant, il condamne fermement la manœuvre visant à permettre un troisième mandat – voire plus – qu’il qualifie de « coup d’État constitutionnel ». Pour lui, ce projet, contraire à l’esprit des combats démocratiques menés par feu Étienne Tshisekedi, insulte la mémoire des martyrs de la démocratie et aggrave les fractures sociales et sécuritaires, contribuant ainsi au chaos actuel du pays.

Kabund évoque également la sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila sur la légitimité du pouvoir en place. 

« Que voulez-vous qu’un président de la République honoraire – exilé et ostracisé – et qu’un ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, incarcéré et condamné injustement à sept ans de prison, puissent vous dire d’autre ? », lance-t-il, posant ainsi une question brûlante sur la légitimité du pouvoir en place.

Refusant de cautionner une instrumentalisation politique de la crise sécuritaire, Kabund conclut avec amertume : « Je refuse de cautionner une instrumentalisation politique de la crise sécuritaire, donc je ne suis ni demandeur ni preneur ». Pour lui, la solution proposée par Tshisekedi, qui consiste à offrir à l’opposition des postes dans un gouvernement d’union nationale, ne fera qu’enraciner davantage un régime qui, selon lui, a laissé le Congo sombrer dans le chaos.

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