Depuis la prise de Goma en janvier 2025, le groupe armé M23, allié à l’Alliance Fleuve Congo (AFC) et soutenu par les forces rwandaises, a intensifié sa répression dans l’Est de la République démocratique du Congo. C’est ce qui ressort du rapport de HRW publié ce mercredi 13 mars.
D’après des rapports récents publiés par la même source, des journalistes, des détracteurs et des activistes de la société civile sont systématiquement menacés, détenus arbitrairement et attaqués dans les zones occupées par le M23.
Les témoignages recueillis par Human Rights Watch décrivent un climat de terreur dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Des descentes violentes dans des habitations ont été rapportées, accompagnées de menaces de mort et d’exécutions sommaires. Parmi les cas les plus poignants, on note le meurtre du chanteur-activiste Delphin Katembo Vinywasiki, alias Delcat Idengo, abattu à son domicile le 13 février 2025, ainsi que l’exécution de plusieurs membres du mouvement de jeunes LUCHA après les avoir contraints à un travail forcé.
HRW ajoute que depuis la prise de Goma le 27 janvier, la coalition a remplacé la police et d’autres institutions gouvernementales, recourant à des arrestations arbitraires – comme celle d’un activiste congolais transféré aux services de renseignement militaire du M23 – et imposant des restrictions sévères sur la liberté de mouvement et d’information.
Face à cette situation, plusieurs voix s’élèvent sur la scène internationale.
« Le gouvernement congolais, l’Union européenne et d’autres acteurs doivent adopter d’urgence des sanctions ciblées contre le M23 et les hauts responsables rwandais et congolais impliqués dans ces abus. Le mémorandum sur les minerais stratégiques entre l’UE et le Rwanda, critiqué pour son manque de traçabilité, est également remis en question », plaide cette organisation.
Les États-Unis ont d’ores et déjà imposé des sanctions financières et matérielles à des personnalités telles que le général James Kabarebe, ministre d’État du Rwanda, et Lawrence Kanyuka, porte-parole de l’AFC.
« Dans ces zones contrôlées par le M23, la population a besoin d’accéder aux informations essentielles sans craindre pour sa vie, » déclare Clémentine de Montjoye, experte sur la région. Selon elle, la pression sur le Rwanda doit s’intensifier pour garantir que les journalistes et activistes puissent exercer leur métier en toute sécurité.