Dans une lettre adressée au Vice-Premier Ministre, les avocats du PPRD, Maîtres Lungungu Kidimba Trésor et Luavangi Lubadika Dieudonné, rejettent les accusations portées contre son autorité morale d’être de connivence avec le M23.
Ils affirment que le parti est engagé dans une « résistance non violente » et respecte strictement la Constitution et les lois congolaises. Le texte souligne que Joseph Kabila, dans ses déclarations publiques, a toujours appelé au départ des forces étrangères et à un dialogue national pour résoudre la crise.
Le PPRD dénonce une interprétation arbitraire des propos de son leader. Il rappelle que le choix de Goma comme point d’entrée, même avéré, ne saurait impliquer un soutien aux rebelles, cette ville restant un territoire congolais. Le parti insiste également sur son activisme politique pacifique et ses multiples prises de position contre la guerre à l’Est, réfutant ainsi l’accusation de « silence complice ».
Sur le plan juridique, le PPRD estime que la suspension constitue un abus de pouvoir et une violation des libertés d’association et d’opinion garanties par la Constitution. Il exige le retrait immédiat de la décision, qualifiée de « musèlement politique », et met en garde contre ses conséquences sur la cohésion nationale et les efforts de paix en cours.
Cette crise intervient dans un contexte politique tendu, où le PPRD, en cours de restructuration, vise à reconquérir une place centrale sur l’échiquier politique congolais. L’affaire pourrait relancer les débats sur l’équilibre entre sécurité nationale et pluralisme démocratique en RDC.
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, fondé par l’ancien président Joseph Kabila, a été suspendu par le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette décision, annoncée dans un communiqué officiel, s’appuie sur les articles 29, 30 et 31b de la loi de 2004 régissant les partis politiques. Les autorités justifient cette mesure par « l’attitude ambiguë » de Joseph Kabila, notamment son absence de condamnation explicite du conflit armé dans l’Est du pays et son projet supposé de rentrer via Goma, une zone sous contrôle rebelle.