Washington et Doha brillent certes, mais l’Union Européenne tire la sonnette d’alarme sur le risque d’obscurcire les dynamiques régionales. Elle plaide pour une complémentarité entre les efforts internationaux et les initiatives portées par les organisations africaines.
De passage à Kinshasa dans le cadre d’une tournée régionale qui le conduira également à Kigali, l’Ambassadeur Johan Borgstam, Représentant spécial de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs, a réitéré le soutien de l’UE aux efforts de médiation en cours. Il a salué les démarches du Qatar ainsi que la récente déclaration de principes signée à Washington entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis.
Pour autant, le diplomate européen a insisté sur l’importance de ne pas dissocier ces initiatives internationales des processus régionaux déjà engagés par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la SADC. Il a encouragé une coordination entre tous les cadres de dialogue afin de renforcer l’approche africaine des solutions aux conflits du continent.
Dans un contexte marqué par la résurgence des combats entre les forces armées congolaises, les groupes d’autodéfense Wazalendo et la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par le Rwanda, l’ambassadeur Borgstam a également appelé à une désescalade immédiate. « J’ai souligné l’urgence d’un cessez-le-feu et la nécessité d’un dialogue sincère et inclusif pour des solutions politiques au conflit », a-t-il insisté.
Il a par ailleurs rappelé les obligations humanitaires des belligérants, en exhortant toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme, notamment en garantissant l’accès des populations civiles à l’aide humanitaire. À ce titre, la réouverture de l’aéroport international de Goma figure parmi les priorités de l’Union Européenne. « Sa réouverture facilitera grandement l’approvisionnement de l’assistance humanitaire », a-t-il souligné.
En clôturant son intervention, le Représentant spécial de l’UE a martelé la position de son institution : « Il n’y a pas et il n’existe pas de solution militaire par rapport à la situation de l’Est de la RDC ». Un message clair en faveur d’une sortie de crise fondée sur le dialogue, la coordination des efforts et le respect des principes humanitaires.