Ce matin, sur ses réseaux sociaux, le pasteur Marcello Tunasi a surpris ses abonnés en publiant un plan détaillé pour résoudre un des maux les plus tenaces de la capitale congolaise : les embouteillages. Intitulée « Voici la solution globale contre les embouteillages à Kinshasa », cette proposition se structure en trois phases étalées sur dix ans, mêlant mesures immédiates, réformes structurantes et vision futuriste. L’homme de Dieu y insiste sur une approche pragmatique, intégrant non seulement la réorganisation du trafic routier mais aussi l’exploitation du fleuve Congo comme axe stratégique de mobilité.
La première phase, applicable dès aujourd’hui selon lui, consiste à désengorger la ville sans lourds investissements. Elle propose des actions concrètes : instaurer des sens uniques sur certaines avenues étroites, interdire le stationnement anarchique, réprimer les comportements dangereux, et surtout libérer les trottoirs. Cette première étape mise sur une meilleure discipline routière et une gestion rigoureuse des agents de la circulation. Pasteur Tunasi semble vouloir responsabiliser chaque Kinois, en montrant que la solution n’est pas seulement dans le béton, mais d’abord dans le civisme.
Dans la phase suivante, à moyen terme, le plan s’attaque à la structuration du transport urbain : mise en place de lignes de bus modernes, construction de routes secondaires et échangeurs, et introduction d’une gestion intelligente du trafic à travers des feux synchronisés et des applications mobiles. À cela s’ajoute la proposition audacieuse d’éliminer progressivement les “esprits de mort” – ces minibus vétustes responsables de nombreux accidents et désordres. C’est une véritable réforme que propose ici le pasteur, visant à transformer Kinshasa en une ville moderne, fonctionnelle et respirable.
Mais c’est la troisième phase, plus ambitieuse encore, qui donne toute sa portée à sa vision : un métro urbain, des parkings en périphérie, et une décentralisation administrative qui réduirait la pression sur la commune de la Gombe. Il ajoute une dimension souvent négligée : le fleuve Congo. Il suggère de créer un réseau de navettes fluviales reliant plusieurs communes riveraines, aussi bien pour les passagers que pour les marchandises. Cette approche écologique, rapide et peu coûteuse représente une alternative crédible aux routes saturées, et rappelle que Kinshasa est une métropole fluviale dotée d’un atout unique, encore sous-exploité.
Si certains s’étonnent de voir un leader religieux intervenir sur un sujet d’aménagement urbain, il faut rappeler que Marcello Tunasi avait déjà été associé, il y a quelques mois, à la politique de salubrité de Kinshasa dans le cadre du programme « Kinshasa ezo bonga », lancé par le gouverneur Daniel Bumba. À l’époque déjà, il avait appelé à un changement profond des mentalités et à une mobilisation citoyenne. Aujourd’hui, il étend son engagement en posant un regard lucide et stratégique sur la mobilité urbaine. Plus qu’une sortie médiatique, c’est un appel à l’action collective. Car comme il le martèle : “Cette affaire nous concerne tous.”