L’Union Sacrée de la Nation a réagi officiellement au communiqué du Front Commun pour le Congo, daté du 3 mai, dans lequel ce dernier s’est opposé aux poursuites judiciaires envisagées contre l’ancien président Joseph Kabila. Dans sa déclaration signée par son porte-parole, le professeur André Mbata, l’USN remet en question la légitimité constitutionnelle des arguments avancés par le FCC, tout en dénonçant ce qu’elle considère comme une tentative de manipulation juridique visant à bloquer la justice.
L’USN affirme que le FCC ne dispose pas d’un siège officiel connu et émet des doutes sur le lieu de signature du communiqué, laissant entendre qu’il aurait pu être rédigé en territoire étranger ou dans des zones tenues par la rébellion M23/AFC, soutenue par le Rwanda. Par ailleurs, elle rejette le titre de « président honoraire » attribué à Joseph Kabila, arguant qu’il ne figure pas dans la Constitution congolaise, laquelle ne reconnaît que le statut de sénateur à vie pour les anciens chefs de l’État élus.
Sur le plan juridique, l’USN estime que l’exigence d’une autorisation du Congrès pour engager des poursuites contre un ancien président n’a pas de fondement constitutionnel. Elle rappelle que les pouvoirs du Congrès sont strictement limités par la Constitution et que seule la Cour constitutionnelle est compétente pour juger de la validité d’une telle démarche. En cas de nécessité, le Sénat pourrait, selon l’USN, autoriser directement les poursuites contre un sénateur à vie.
Plus sévèrement, l’USN accuse le FCC de se livrer à une instrumentalisation politique de l’article 64 de la Constitution, qu’il interpréterait à tort comme un appel à renverser le régime en place. Elle y voit un aveu implicite de complicité dans des actes de haute trahison, notamment en lien avec des mouvements armés actifs à l’Est du pays. L’USN condamne également ce qu’elle qualifie de dérive idéologique du FCC, qu’elle accuse d’avoir gouverné par la répression et la mauvaise gestion pendant deux décennies.
Enfin, l’USN se dit prête à dialoguer avec le FCC pour lui permettre de sortir de sa « crise interne » et de se réconcilier avec la nation. Elle appelle la plateforme politique à renouveler son leadership, estimant que seule une direction véritablement nationaliste pourrait lui permettre de retrouver sa place dans le débat démocratique congolais.