Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, formation politique fondée par l’ancien président de la République Joseph Kabila, a annoncé la levée d’office de la décision portant suspension de ses activités sur l’ensemble du territoire national. La mesure, initialement prise par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur le 19 avril dernier, avait été justifiée par des accusations de connivence entre Joseph Kabila et la rébellion du M23, selon plusieurs sources gouvernementales.
Dans une déclaration publique signée le 6 mai, le Bureau politique du PPRD rappelle que la décision ministérielle avait été relayée par un arrêté officiel ainsi qu’un message administratif en date du 22 avril, enjoignant les autorités locales à veiller à son application stricte. Le parti considère cette suspension comme « injuste » et « arbitraire », estimant qu’elle visait à réprimer la famille politique de l’ancien chef de l’État.
S’appuyant sur l’article 29 de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 relative à l’organisation et au fonctionnement des partis politiques, le PPRD souligne que le délai légal de suspension, fixé à 15 jours, est désormais expiré. Aucune décision judiciaire n’étant intervenue pour prolonger la mesure, celle-ci est, selon le parti, automatiquement levée : « Le Bureau politique du PPRD prend acte (…) que la mesure injuste (…) est levée d’office. »
Le PPRD affirme avoir choisi la voie de la légalité et de la non-violence durant cette période, dénonçant un silence volontaire de l’autorité ministérielle face à son recours. Le parti y voit une manœuvre politique « inscrite dans un vaste projet de répression » contre l’entourage de Joseph Kabila.
À compter de ce 6 mai, soit 18 jours après le début de la suspension, le parti annonce la reprise normale de ses activités. Toutes ses structures internes, du secrétariat permanent aux exécutifs fédéraux, sont invitées à reprendre leur fonctionnement, « dans le respect de la Constitution et des lois de la République ». Son président national Joseph Kabila associé au M23, le PPRD réaffirme par ailleurs qu’il n’est « ni un mouvement insurrectionnel, ni une milice quelconque ».
La réaction officielle du Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur à cette déclaration du PPRD devra intervenir sous peu.