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Kinshasa face aux embouteillages : la circulation alternée sous le feu des critiques

L’annonce a d’abord suscité un soulagement prudent : limiter la présence quotidienne de la moitié du parc automobile semblait un moyen simple et rapide de fluidifier le trafic. Mais, très vite, l’enthousiasme a cédé le pas à la polémique.

Pour désengorger ses artères engorgées, l’exécutif provincial de Kinshasa a instauré, à partir de ce lundi 19 mai, une circulation alternée fondée sur le dernier chiffre des plaques d’immatriculation : jours pairs pour les véhicules dont la plaque se termine par un chiffre pair, jours impairs pour ceux se terminant par un chiffre impair. Officiels, secours et transports publics sont exemptés.

L’annonce a d’abord suscité un soulagement prudent : limiter la présence quotidienne de la moitié du parc automobile semblait un moyen simple et rapide de fluidifier le trafic. Mais, très vite, l’enthousiasme a cédé le pas à la polémique. Pour les détracteurs, cette mesure ne fait que masquer les véritables causes des embouteillages : routes dégradées, absence de feux de circulation fonctionnels, prolifération anarchique des motos et carence de policiers formés pour faire respecter le code de la route.

Sur les réseaux sociaux, l’opposant Martin Fayulu a vivement fustigé le gouvernement : « L’alternance paire‑impair n’est pas une politique, c’est un cache‑misère », fustige-t-il.

À ses yeux, seuls des travaux d’infrastructure de grande ampleur, installation de feux, réhabilitation des chaussées, remise en service du train urbain, permettraient une amélioration durable.

Au cœur de la polémique, la diffusion prématurée d’un « projet de communiqué » a alimenté la confusion. Israël Mutala, directeur de cabinet du gouverneur, a dû confirmer l’authenticité du document tout en précisant qu’il ne s’agissait pas encore de la version définitive, attendue pour le 19 mai. Une maladresse de communication qui a renforcé la défiance des usagers.

À mi‑parcours, force est de constater que la circulation alternée répond avant tout à l’urgence. Elle offre un répit temporaire aux usagers, sans pour autant s’attaquer aux racines du problème : la vétusté des infrastructures, l’absence de planification urbaine et le déficit de gouvernance routière.

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