L’Assemblée nationale a connu une séance plénière particulièrement agitée hier, marquée par des débats intenses autour de deux dossiers judiciaires impliquant des personnalités politiques de premier plan : l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et l’actuel ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba.
C’est sur initiative du député Marcel Zuma qu’a été évoquée, bien avant l’examen des points inscrits à l’ordre du jour, la récente condamnation de Matata Ponyo dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukangalonzo par la Cour constitutionnelle. L’élu, aujourd’hui député, voit sa condamnation soulever un tollé au sein de la représentation nationale. En effet, plusieurs élus ont exprimé leur frustration, estimant que cette décision soulève des questions de procédure et de respect des droits parlementaires.
Face à cette tension palpable, le président de l’Assemblée nationale a temporisé en proposant d’attendre la notification officielle de la Cour constitutionnelle avant d’envisager toute réaction institutionnelle. Une demande a toutefois été transmise au bureau de la Chambre, en vue de saisir la Cour pour solliciter la surséance de sa décision.
Dans la même séance, le réquisitoire du Procureur général près la Cour de cassation a été lu devant les députés. Il s’agit d’une demande d’autorisation d’instruction contre le ministre d’État Constant Mutamba, impliqué dans une affaire de malversations présumées liées à la construction d’une prison à Kisangani. Avant toute discussion en plénière, les présidents des groupes parlementaires ont été invités à désigner des députés pour former une commission spéciale chargée d’examiner ce réquisitoire.
Cette journée parlementaire illustre une fois de plus la complexité des relations entre justice et politique en République démocratique du Congo, sur fond de procédures institutionnelles parfois contestées. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour la suite des deux affaires qui retiennent désormais l’attention de toute la nation.

