« Enlever les immunités de Joseph Kabila ne résout aucun problème », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité d’une réflexion plus profonde sur les causes historiques et politiques des conflits qui secouent le pays depuis plusieurs décennies.
Thabo Mbeki a déploré l’absence, selon lui, d’un leadership doté de la même clarté de vision que celui des premiers dirigeants de l’indépendance congolaise, à commencer par Patrice Lumumba. « Le problème fondamental au Congo est que vous n’avez pas eu de leadership, avec le niveau de compréhension que les dirigeants de la libération, sous Patrice Lumumba, avaient sur ce qu’est le Congo, comment il est constitué, comment surmonter l’héritage colonial », a-t-il déclaré.
L’ancien président sud-africain a notamment critiqué la persistance des clivages tribaux et régionaux, qu’il attribue à l’héritage du système colonial. Pour lui, la reproduction de ces divisions compromet gravement les efforts de paix et d’unité nationale : « L’une des choses que vous ne pouvez pas faire, c’est perpétuer les divisions tribales et régionales imposées par le système colonial. Si vous continuez ainsi, vous ne trouverez jamais la paix en RDC. Malheureusement, c’est ce qui est en train de se passer », a-t-il mis en garde.
Ces déclarations contrastent fortement avec la posture actuelle du président sud-africain Cyril Ramaphosa, engagé aux côtés de son homologue congolais Félix Tshisekedi dans une coopération régionale renforcée, notamment sur les questions de sécurité et de stabilité dans l’Est du Congo. Alors que Pretoria affiche un soutien assumé aux démarches congolaises contre l’impunité, y compris celles visant Joseph Kabila, la position de Mbeki souligne des divergences d’approche au sein même de l’ANC sur la stratégie à adopter face à la crise congolaise.