Ce jeudi 29 mai 2025, l’ancien président congolais Joseph Kabila a amorcé une série de rencontres consultatives en recevant des responsables religieux au sein de sa résidence de Kinyogote, dans la périphérie de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma.
Cette prise de contact constitue sa première apparition publique depuis qu’il a commencé à être annoncé dans cette ville sous contrôle du Rwanda et du M23.
La réunion a rassemblé un large éventail de représentants religieux, parmi lesquels des membres de l’Église du Christ au Congo (ECC), de la communauté islamique, de l’Église kimbanguiste, de l’Église orthodoxe, de l’Armée du salut et d’églises indépendantes ou dites de réveil. Selon son entourage, Joseph Kabila s’est présenté comme un citoyen soucieux de l’avenir du pays, désireux d’écouter les voix spirituelles face aux défis sécuritaires qui persistent dans la région.
À la sortie de la rencontre, plusieurs participants ont partagé leurs impressions. Le pasteur Emmanuel Kapopo, de l’ECC, a confié : « Nous l’avons exhorté à s’engager, dans la mesure de ses moyens, pour contribuer au retour de la paix. Même après avoir quitté le pouvoir, un ancien président peut encore porter un message d’unité. » Pour sa part, Cheikh Ali Sadiki, de la communauté islamique, a salué l’initiative : « Cette ouverture est un signal positif. Toute personne capable d’apaiser les tensions est la bienvenue dans un contexte aussi fragile. »
L’ancien président a exprimé son intention de poursuivre ces consultations dans les prochains jours, en élargissant le cercle aux acteurs politiques, administratifs, sécuritaires et aux représentants de la société civile. Cette démarche vise, selon ses proches, à prendre la mesure des réalités locales dans une province toujours marquée par les conflits armés et les déplacements de population.
Ce retour sur le devant de la scène intervient alors que Joseph Kabila est confronté à une actualité judiciaire sensible. Le Sénat a récemment voté la levée de son immunité parlementaire, une décision qui pourrait conduire à des poursuites pour crimes contre l’humanité et appui présumé à la rébellion du M23. Des accusations que l’ancien chef de l’État rejette fermement, dénonçant une instrumentalisation politique des institutions judiciaires.