Le député national et ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, fait l’objet d’une demande d’autorisation d’instruction adressée à l’Assemblée nationale par le procureur général près la Cour de cassation.
Cette procédure vise à permettre l’ouverture d’une enquête judiciaire contre lui pour propagation de faux bruits et divulgation de secrets d’État, à la suite d’une interview accordée à la journaliste Kim Kimuntu.
Au cours de cette émission, Nicolas Kazadi avait déclaré que certains dirigeants congolais se partagent d’abord les fonds publics alloués aux projets avant d’en définir les objectifs ou l’usage. Cette affirmation a suscité de vives réactions dans l’opinion publique comme au sein de la classe politique. Tandis que certains y ont vu une dénonciation de mauvaises pratiques de gouvernance, d’autres y ont perçu une atteinte à la réputation des institutions de l’État.
Le parquet considère que ces propos pourraient relever d’infractions à caractère pénal, notamment pour avoir révélé des informations jugées sensibles. La demande actuelle vise donc à obtenir la levée de l’immunité parlementaire de l’élu afin de permettre son audition et d’éventuelles poursuites judiciaires.
L’Assemblée nationale devra se prononcer sur cette demande dans les prochains jours. Selon les observateurs, cette affaire soulève des questions sur la liberté d’expression des anciens membres du gouvernement, le soubassement matériel de propos tenus et le traitement judiciaire des déclarations publiques faites par des personnalités politiques.