Floribert Bwana Chui travaillait à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) lorsqu’il s’est opposé à l’entrée sur le territoire d’un important lot de riz avarié venu du Rwanda. Malgré les menaces et les tentatives de corruption, il est resté ferme dans sa décision, invoquant sa foi et son devoir moral. Quelques jours plus tard, il était enlevé, torturé, puis exécuté. Son engagement jusqu’au sacrifice suprême a fait de lui une figure emblématique de l’intégrité et de la résistance civile en République démocratique du Congo.
La cérémonie de béatification, présidée par le cardinal Marcello Semeraro au nom du pape François, a rassemblé des milliers de fidèles, des délégations venues du Congo et du monde entier. « Floribert nous rappelle que la sainteté n’est pas un idéal lointain. Elle peut se vivre dans le quotidien, dans le refus du mal, dans le silence du sacrifice », a souligné le cardinal dans son homélie.
Pour de nombreux Congolais, cet acte spirituel dépasse le cadre religieux. Il marque une reconnaissance universelle du combat contre la corruption, fléau toujours omniprésent en RDC. À Goma, son souvenir est vivant : une école porte son nom, et sa tombe au cimetière communal est devenue un lieu de recueillement.
La date du 7 juillet, jour de sa mort, a été fixée comme fête liturgique du bienheureux Floribert Bwana Chui. Elle deviendra un rendez-vous annuel pour réfléchir au courage moral, à la justice et à la responsabilité civique.
En cette époque où les figures d’intégrité se font rares, le témoignage de Floribert transcende les frontières et les confessions. Il laisse l’image d’un homme simple, mais debout — jusqu’au bout.