Sous le feu des critiques depuis l’annonce du partenariat entre la RDC et l’AS Monaco, le ministre des Sports, Didier Budimbu, est monté au créneau pour justifier ce choix stratégique. Révélé il y a quelques jours, un partenariat de trois ans entre la République démocratique du Congo et l’AS Monaco a été confirmé, un contrat évalué à 1,6 million $ par saison, accompagné de 200 000 € pour les frais logistiques.
Si le projet séduit certains pour son ambition structurante, d’autres pointent du doigt les priorités financières. Pourquoi investir à l’étranger quand les infrastructures locales sont encore déficientes ? Malgré ces questionnements, le gouvernement mise sur une stratégie de « soft power sportif »: faire rayonner la RDC par le football, attirer les investisseurs et valoriser la jeunesse.
« Dès ma prise de fonction, j’ai été approché par plusieurs grands clubs européens comme Manchester United ou l’AC Milan. Mais j’ai refusé que ces approches se limitent à des opérations de communication touristique. J’ai fait le choix d’orienter ces discussions vers des actions concrètes pour le sport congolais », a expliqué le ministre, évoquant les résolutions de Mbuela Lodge comme boussole de sa démarche.
Marqué par l’expérience chaotique autour du dossier OL « précipitation, désordre, interférences », Didier Budimbu dit avoir imposé un changement de méthode. « J’ai décidé de confier toutes les négociations à une seule structure de facilitation, sans contrat avec moi. Cette centralisation a permis d’aboutir efficacement », a-t-il ajouté.
Pourquoi l’AS Monaco ? Le choix est assumé. « C’est un club reconnu mondialement pour sa formation, troisième meilleur centre de formation de France, le club de Mbappé, et avec un lien historique avec plusieurs anciens joueurs congolais. Leur engagement s’est confirmé après avoir évalué nos infrastructures, rencontré nos jeunes talents et dialogué avec la FECOFA », souligne le ministre.
Le partenariat se veut plus qu’un simple contrat de sponsoring : transferts de compétences, formation des entraîneurs et du staff médical, accompagnement dans le développement d’infrastructures sportives (préfinancées en partie par l’AFD), programmes d’échanges réguliers… « Notre priorité, c’est professionnaliser l’encadrement et ouvrir de vraies perspectives d’emplois à nos jeunes. Le volet promotion touristique n’a pas été oublié. Le label “RDC, Cœur de l’Afrique” est une initiative gouvernementale validée par le Chef de l’État. Ce partenariat avec Monaco s’inscrit aussi dans cette dynamique », précise Budimbu.
Quant aux 200 000 euros déboursés dans l’opération, le ministre relativise : « Cela représente trois à quatre fois moins que le coût habituel des déplacements de nos sélections nationales ».
Face aux critiques sur les réseaux et dans certains médias, Didier Budimbu se dit ferme : « Le sport est un levier puissant pour l’économie et la cohésion nationale. Pour moins de 3000 francs congolais par citoyen par an, c’est un investissement plus que raisonnable pour un potentiel aussi immense. Mon rôle, c’est de bâtir un avenir solide pour notre jeunesse », a-t-il conclu.
